Résumé de la décision
La décision porte sur la requête de M. B..., qui cherchait à annuler un décret du 3 août 1977 le libérant de ses liens avec la France. Ce décret avait été pris à sa demande après qu'il ait acquis la nationalité suisse en 1975. M. B... a sollicité le retrait de ce décret par une demande en date du 10 avril 2019, qui a été implicitement rejetée par le ministre de l'intérieur. La juridiction a rejeté la requête de M. B..., considérant que la décision de libération avait été prise sur sa demande, de manière conforme à son consentement.
Arguments pertinents
1. Nature de la demande personnelle : Le décret de 1977 a été pris à la demande expresse de M. B..., ce qui renforce l'idée qu'il s'agit d'une décision fondée sur son propre choix. La décision souligne que la renonciation à la nationalité française constituait une condition pour l'acquisition de la nationalité suisse, mais cela ne visait pas à établir un vice de consentement.
2. Procédure de réintégration : Selon la décision, la réintégration dans la nationalité française ne peut être sollicitée que par les procédures prévues par le Code civil, nécessitant la présentation d'une demande ultime de réintégration, et l'absence d'une procédure d'abrogation du décret.
3. Recevabilité de la demande : Au regard des arguments présentés, la requête de M. B... contre le silence du ministre de l'intérieur sur sa demande de retrait est déclarée irrecevable.
Citations clé :
- "Perd la nationalité française, le Français même mineur, qui, ayant une nationalité étrangère, est autorisé, sur sa demande, par le Gouvernement français, à perdre la qualité de Français." (Code de la nationalité française - Article 91)
- "La réintégration dans la nationalité française des personnes qui établissent avoir possédé la qualité de Français résulte d'un décret ou d'une déclaration." (Code civil - Article 24)
Interprétations et citations légales
- Perte de nationalité : L'article 91 du Code de la nationalité française stipule que la perte de la nationalité française est effectuée à la demande de l'individu, soulignant ainsi l'importance du consentement de la personne dans cette démarche. Cela signifie que M. B... a volontairement choisi de renoncer à sa nationalité, ce qui n'ouvre pas la voie à un retrait unilatéral par l'administration.
- Réintégration : L'article 24 du Code civil établit un cadre pour la réintégration des Français ayant perdu leur nationalité. La réintégration par décret "peut être obtenue à tout âge et sans condition de stage", mais requiert que l'individu suive le processus approprié établi par la loi. Cet aspect stipule que M. B..., pour recouvrer sa nationalité, doit soumettre une demande formelle plutôt que de contester la décision d'un décret antérieur.
- Absence de voie de recours : La décision indique qu'il n'existe pas de procédure d'abrogation du décret de perte de nationalité qui a été pris à la demande de M. B.... Les lois en vigueur visent à protéger la validité des consentements donnés pour la perte de nationalité, rendant ainsi sa demande de retrait inapplicable.
Cet examen révèle que la décision repose solidement sur des principes juridiques relativement à la perte et à la réintégration de la nationalité française, en affirmant la force des décisions prises dans le cadre d'un consentement éclairé.