Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi en cassation de la société Central Park contre un arrêt de la cour administrative d’appel de Paris qui avait confirmé le rejet de la demande de cette société par le tribunal administratif de Paris. La demande visait l’annulation d’une décision du directeur du Centre national pour le développement du sport (CNDS) qui octroyait une subvention au Syndicat intercommunal de gestion et de valorisation de l’aérodrome de Douzy pour la construction d’un bâtiment à usage de bowling. La cour administrative d’appel avait estimé que la société Central Park ne justifiait pas d'un intérêt pour contester la décision. La décision de la cour administrative d'appel a été annulée, notamment en raison de la reconnaissance d'un intérêt à agir par la société Central Park en raison de sa situation concurrentielle.
Arguments pertinents
Dans sa décision, le Conseil d'État a souligné que :
1. Intérêt à agir : La cour administrative d'appel a commis une erreur en concluant que la société Central Park n'avait pas d'intérêt à agir pour contester la décision de subvention, alors qu'elle exploite un bowling à proximité (Charleville-Mézières) et est ainsi potentiellement affectée par la concurrence d'un nouveau bowling à Douzy.
> "la cour a inexactement qualifié les faits qui lui étaient soumis".
2. Renvoi de l'affaire : L'affaire a été renvoyée à la cour administrative d'appel de Paris pour un nouvel examen au fond, permettant à la société Central Park de présenter ses arguments concernant la légalité de la subvention accordée.
3. Condamnation à des frais : Le Conseil d'État a également décidé que le CNDS devait verser 3 000 euros à la société Central Park au titre des frais engagés.
> "il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge du Centre national pour le développement du sport la somme de 3 000 euros".
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur des interprétations spécifiques du Code de justice administrative et des principes de droit administratif :
- Intérêt à agir : Selon l'article L. 600-1 du Code de justice administrative, "la condition d'intérêt à agir n'est pas limitée aux seules parties directement touchées par la mesure contestée mais inclut également les parties qui peuvent rencontrer une atteinte à leurs intérêts dans un cadre concurrentiel".
- Frais de justice : L'article L. 761-1 du Code de justice administrative stipule que "la perte ou le gain dans un litige administratif peuvent donner lieu à une condamnation aux frais de justice". Cela signifie qu'une partie qui obtient gain de cause peut se faire rembourser ses frais par la partie perdante.
Cette décision établit que la société Central Park, en tant qu’acteur du marché susceptible d'être lésé par la décision de subvention, justifie son intérêt à agir. Cela renforce les principes de conciliation entre le droit à la concurrence et l'accès aux recours pour les acteurs économiques affectés par des décisions publiques.