Résumé de la décision
Dans cette affaire, le syndicat International Air Transport Association (IATA) a formé une requête contre une décision de l'Autorité de supervision indépendante des redevances aéroportuaires qui, le 27 novembre 2017, a refusé de fixer les redevances aéroportuaires applicables à l'aéroport de Nice-Côte d'Azur pour la période du 1er avril 2018 au 30 mars 2019. Le Conseil d'État a jugé que l'Autorité avait erronément estimé qu'elle ne pouvait agir qu'après deux années consécutives sans homologation des tarifs et a décidé que la demande d'annulation du IATA était non fondée, nécessitant que la décision d'homologation soit rejetée puisque seul un défaut d'homologation avait été constaté à ce moment. La requête est rejetée et aucune somme n'est mise à la charge des parties.
Arguments pertinents
1. Recevabilité de l’intervention : Le Conseil d'État reconnaît que le Syndicat des compagnies aériennes autonomes a un intérêt à l'annulation de la décision, ce qui rend son intervention recevable.
> "Le Syndicat des compagnies aériennes autonomes a intérêt à l'annulation de la décision attaquée ; qu'ainsi son intervention est recevable."
2. Pouvoir de l'Autorité de supervision : Le Conseil note que, conformément au Code des transports, l'Autorité peut fixer les tarifs si elle constate deux défauts d'homologation consécutifs. Constatant qu’un seul défaut d'homologation était survenu à la date de la décision, le rejet de la demande par l'Autorité était justifié.
> "En l'absence d'un contrat pluriannuel... ces tarifs sont déterminés sur une base annuelle dans des conditions fixées par voie réglementaire." (Code des transports - Article L. 6325-2)
3. Erreur en droit de l'Autorité : Le Conseil a relevé que l’Autorité avait commis une erreur en estimant qu'elle ne pouvait agir qu'après deux années sans homologation, ce qui a conduit à rejeter la demande.
> "L'Autorité était tenue de rejeter la demande dont elle avait été saisie."
Interprétations et citations légales
La décision repose sur plusieurs dispositions légales qui déterminent le cadre réglementaire des redevances aéroportuaires :
- Code des transports - Article L. 6325-2 : Cet article stipule que pour certains exploitants d'aérodromes, des contrats pluriannuels définissent l'évolution des tarifs des redevances aéroportuaires. En l'absence de tels contrats, les tarifs doivent être déterminés annuellement conformément à des règles réglementaires. Ceci souligne l'importance d'un cadre réglementaire précis pour la gestion des redevances.
- Code de l'aviation civile - Articles R. 224-7 et R. 224-3-4 : Ces articles précisent les conditions sous lesquelles l'Autorité de supervision peut homologuer les tarifs et établir les conditions de cette homologation. En particulier, l'article R. 224-3-4 autorise l'Autorité à fixer les tarifs si ceux-ci n'ont pas été homologués pendant deux années consécutives, qu'elle a mal interprété dans ce cas.
L'abondance de références légales témoigne de la nécessité d'une observation scrupuleuse des prescriptions juridiques, le Conseil d'État clarifiant ainsi le pouvoir et les recours d'instances comme l'Autorité de supervision en matière de redevances aéroportuaires.