Résumé de la décision
La commune de Fontenay-sous-Bois a formé deux pourvois en cassation devant le Conseil d'État contre des ordonnances du juge des référés du tribunal administratif de Melun. Le premier pourvoi (n° 398337) contestait une ordonnance du 4 mars 2016 qui avait suspendu l'application d'un arrêté du 15 janvier 2016. Le second pourvoi (n° 398958) contestait une ordonnance du 14 avril 2016 qui a également suspendu l'arrêté du 25 janvier 2016. Le Conseil d'État a décidé qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur le premier pourvoi, étant donné que l'arrêté contesté avait été retiré. Quant au second pourvoi, il a été déclaré irrecevable.
Arguments pertinents
1. Absence d'urgence et retrait de l'arrêté : Le Conseil a constaté que l'arrêté du 15 janvier 2016 avait été retiré par un autre arrêté du 25 janvier 2016. Par conséquent, la situation litigieuse ne nécessitait plus de mesure de suspension, rendant le premier pourvoi sans objet. Le juge a précisé : « cet effet de l'arrêté du 25 janvier 2016, que la société Free Mobile n'avait pas intérêt à contester, n'a pu être suspendu par l'ordonnance rendue... »
2. Insuffisance de motivation : Pour le second pourvoi, la commune a argué que l'ordonnance du 14 avril 2016 était insuffisamment motivée et contredite par des erreurs de droit. Cependant, le Conseil a jugé que ces arguments n'étaient pas suffisants pour établir l'existence d'un moyen sérieux permettant de recevoir le pourvoi.
Interprétations et citations légales
1. Procédure d'admission des pourvois en cassation : Le Conseil d'État a rappelé que, selon le Code de justice administrative - Article L. 822-1, « Le pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat fait l'objet d'une procédure préalable d'admission. L'admission est refusée... si le pourvoi est irrecevable ou n'est fondé sur aucun moyen sérieux ». Cette disposition souligne l'attention portée à la qualité des moyens soulevés dans les pourvois.
2. Conditions de la suspension : La décision fait référence à la condition d'urgence lorsqu'elle évoque la nécessité de justifier la suspension d'une mesure administrative. L'absence de motivation claire et le retrait d'un arrêté rendent plus difficile la démonstration d'un besoin immédiat de suspension. Ainsi, le juge des référés doit apprécier strictement les conditions de fond et de forme.
En conclusion, le Conseil d'État a refusé l'admission des deux pourvois en raison de l'absence de sérieux des moyens soulevés et de l'irrecevabilité du premier pourvoi dû au retrait de l'arrêté contesté.