Résumé de la décision
M. B... a demandé l'annulation du refus opposé à sa demande d'abrogation de certaines dispositions d'une instruction générale relative à l'état civil, publiée par le garde des sceaux en 1999. Ces dispositions précisaient les documents à fournir par les ressortissants italiens souhaitant se marier en France. Le tribunal a conclu que certaines dispositions étaient caduques, mais a rejeté la requête de M. B..., considérant qu'il n'y avait pas de discrimination injustifiée ni de charge excessive pesant sur les ressortissants italiens. La requête a donc été déclarée irrecevable.
Arguments pertinents
1. Caduque des dispositions contestées : Le tribunal a constaté que les dispositions concernant la publication des bans en Italie étaient devenues caduques, en raison de l'abrogation des règles italiennes pertinentes. Comme mentionné, "les dispositions du code civil italien qui prescrivaient la publication des bans en Italie ont été abrogées", rendant donc les conclusions de M. B... "départies de l'objet".
2. Obligation de fournir des documents : Quant à l'obligation de produire des actes de naissance et d'autres documents, le tribunal a affirmé que celle-ci était fondée sur les articles du code civil français, soulignant que "l'obligation pour chacun des futurs époux de produire un extrait ou une copie de son acte de naissance... résulte des dispositions combinées des articles 70 et 202-2 du code civil".
3. Non-discrimination : Le tribunal a rejeté l’argument d'une discrimination injustifiée en indiquant que, pour tous les futurs époux, "les mêmes conditions s'appliquent aux ressortissants français comme étrangers". Cela repose sur une application uniforme du droit en matière de mariage en France.
4. Absence de précisions sur la charge excessive : Le tribunal a noté le moyen que l'absence de reconnaissance des certificats de capacité matrimoniale imposait une charge excessive sur les Italiens n'était pas suffisamment justifié : "le moyen tiré de l'absence alléguée de reconnaissance... n'est pas assorti des précisions permettant d'en apprécier le bien-fondé".
Interprétations et citations légales
- Article 70 du Code civil : Cet article stipule que tout acte de mariage doit être fondé sur la présentation de certains documents, ce qui inclut des extraits d'actes de naissance de chaque époux. La portée de cet article s'applique uniformément, sans distinction de nationalité.
- Article 202-2 du Code civil : Ce texte établit les conditions supplémentaires que chaque époux doit respecter pour se marier en France, englobant la présentation de documents supplémentaires selon les situations juridiques des pays d'origine.
- Principe de non-discrimination : L’instruction contestée invite donc les officiers de l'état civil à agir en respect des lois nationales et de l'ordre public, sans qu'il existe de traitement différencié injustifié, comme noté par le tribunal : "l'instruction attaquée instaurerait une discrimination injustifiée selon la nationalité, en méconnaissance du droit de l'Union européenne". Le respect des droits fondamentaux et l’égalité devant la loi sont des principes clés que le tribunal a réaffirmés.
En conclusion, toutes ces observations démontrent que le tribunal a pris en compte les évolutions législatives des différents pays concernés et a veillé au respect des normes juridiques françaises tout en garantissant l'égalité de traitement entre les ressortissants étrangers et français.