Résumé de la décision
Mme A... a porté une demande de pourvoi devant le Conseil d'État suite au rejet par le président de la 7ème chambre du tribunal administratif de Nantes de sa demande d'aide juridictionnelle. Le Conseil d'État a annulé l'ordonnance attaquée en raison d'une erreur de droit concernant l'interruption des délais de recours due à la demande d'aide juridictionnelle. Toutefois, il a rejeté la requête de Mme A..., soulignant que la contestation relative à sa nationalité devait être portée devant une juridiction civile, et non administrative.
Arguments pertinents
1. Interruption des délais de recours :
Le Conseil d'État a affirmé que la demande d'aide juridictionnelle de Mme A... a interrompu le délai de recours qui, selon l'article 39 du décret du 19 décembre 1991, est suspendu jusqu'à la notification de la décision relative à cette demande. L'importance de cette interruption est illustrée par la citation suivante :
> "Un nouveau délai court à compter du jour de la réception par l'intéressé de la notification de la décision du bureau d'aide juridictionnelle."
2. Incompétence du juge administratif :
Malgré l'annulation de l'ordonnance en raison de l'erreur de droit, le Conseil d'État a constaté que la juridiction administrative n'est pas compétente pour connaître des contestations relatives à la nationalité. Le juge a évoqué l'existence d'une norme claire, affirmant que :
> "la juridiction civile de droit commun est seule compétente pour connaître des contestations sur la nationalité française ou étrangère des personnes physiques."
Interprétations et citations légales
1. Article 39 du décret du 19 décembre 1991 :
Cet article précise comment une demande d'aide juridictionnelle affecte les délais de recours :
> "Les délais de recours sont interrompus dans les mêmes conditions lorsque l'aide juridictionnelle est sollicitée à l'occasion d'une instance devant le Conseil d'Etat ou une juridiction administrative statuant à charge de recours devant le Conseil d'Etat."
Cela souligne le droit des justiciables à un accès effectif à la justice, garantissant que le temps nécessaire pour solliciter une aide juridique ne porte pas préjudice à leur capacité de faire valoir leurs droits.
2. Article 29 du Code civil :
Le Conseil d'État se fonde sur cet article pour établir la compétence des juridictions :
> "la juridiction civile de droit commun est seule compétente pour connaître des contestations sur la nationalité française ou étrangère des personnes physiques."
Cette règle fondamentale établit une frontière claire entre le droit administratif et civil, maintenant ainsi la séparation des ordres juridiques et évitant les chevauchements de compétences.
En conclusion, la décision met en lumière l'importance de respecter les droits des citoyens dans le cadre des procédures de recours, tout en affirmant la nécessité d'orienter certaines questions vers les juridictions appropriées, ici, la juridiction civile pour des questions de nationalité.