Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme B... a demandé l'annulation d'une décision du ministre de l'intérieur qui refusait de modifier le décret du 8 juin 2017, daté de la naturalisation de Mme B..., afin d'y inscrire le nom de son enfant. La demande a été fondée sur le fait que l'enfant aurait dû bénéficier de l'effet collectif de la nationalité française par la naturalisation de sa mère. Cependant, il a été établi que l'enfant était devenu majeur à la date de la signature du décret, rendant sa demande irrecevable. Par conséquent, le tribunal a rejeté la requête de Mme B... pour absence de fondement.
Arguments pertinents
1. Condition d'âge : Selon le Code civil - Article 22-1, un enfant mineur devenant français de plein droit par la naturalisation de l'un de ses parents doit être mineur au moment de la signature du décret. Dans ce cas, l’enfant de Mme B... était devenu majeur lors de la signature, ce qui exclut ses droits à la nationalité française par effet collectif.
- « Un enfant ne peut devenir français de plein droit par l'effet du décret... que s'il est mineur ».
2. Résidence et connaissance par l'administration : Le tribunal a souligné que pour que la nationalité soit accordée à un enfant, le parent doit avoir informé l'administration de son existence et résider avec l'enfant. Cependant, ces conditions ne peuvent être remplies que si l'enfant est mineur au moment de la naturalisation.
- « ... à condition, d'une part, que ce parent ait porté son existence... à la connaissance de l'administration ».
3. Absence de circonstances atténuantes : Le tribunal a également noté que des motifs tels qu’un parcours scolaire exemplaire de l’enfant ou une situation de handicap n’ont aucune incidence sur les conditions légales d'attribution de la nationalité, confirmant le caractère strict des exigences légales.
Interprétations et citations légales
L'interprétation des dispositions de l'article 22-1 du Code civil est centrale à cette décision. Cet article établit des critères explicites pour qu'un enfant mineur bénéficie de l'acquisition de la nationalité française par la naturalisation de l'un de ses parents. Les exigences de résidence, de notification à l'administration, et d'âge mineur sont intransigeantes.
- Code civil - Article 22-1 :
- La première phrase de cet article indique clairement que l'acquisition de la nationalité est conditionnée par le statut mineur de l'enfant : « L'enfant mineur dont l'un des deux parents acquiert la nationalité française, devient français de plein droit... ».
- De plus, le texte précise : « ... à la date du décret, résidé avec ce parent de manière stable et durable », ce qui souligne l'importance de la continuité de la relation de résidence parent-enfant pour que la nationalité soit accordée.
En résumé, cette décision réaffirme le principe selon lequel le droit à la nationalité française pour les enfants en vertu de la naturalisation de leurs parents est strictement réglementé et appliqué sans exception, particulièrement en ce qui concerne l'âge du demandeur au moment de la naturalisation.