Résumé de la décision
La société Free Mobile a contesté un arrêté du maire de la commune de Saint-Nizier-d'Azergues qui refusait sa demande de permis de construire pour une antenne de télécommunication. Le juge des référés du tribunal administratif de Lyon a initialement rejeté la demande de suspension de cet arrêté, considérant que Free Mobile avait un accord d'itinérance avec un autre opérateur. Cependant, le Conseil d'État a annulé cette ordonnance, estimant que le juge avait commis une erreur de droit en ne tenant pas compte des obligations de déploiement de Free Mobile. Le Conseil a ordonné la suspension de l'arrêté et a enjoint la commune à réexaminer la demande de permis dans un délai d'un mois.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit du juge des référés : Le Conseil d'État a souligné que le juge des référés avait erronément fondé son refus de suspension sur l'accord d'itinérance, qui n'affecte pas les obligations de déploiement de Free Mobile. Cela a été jugé comme une erreur de droit, justifiant l'annulation de l'ordonnance.
> "En se fondant sur cette circonstance pour refuser de tenir la condition d'urgence comme remplie, alors qu'elle était sans incidence sur les obligations de déploiement incombant à la société Free Mobile en vertu de son cahier des charges, le juge des référés a commis une erreur de droit."
2. Urgence justifiée : Le Conseil d'État a reconnu que l'urgence était remplie en raison de l'intérêt public lié à la couverture du territoire par le réseau mobile et des obligations de Free Mobile, qui doit atteindre un taux de couverture de 98 % d'ici 2027.
> "La condition d'urgence doit être regardée comme remplie."
3. Doutes sérieux quant à la légalité de la décision : Plusieurs moyens ont été identifiés comme susceptibles de créer un doute sérieux sur la légalité de l'arrêté, notamment l'absence de mention des informations de la personne ayant signé la décision et des motifs d'opposition qui ne respectent pas les règles d'urbanisme.
> "Sont de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de la décision contestée."
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article permet au juge des référés de suspendre l'exécution d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Le Conseil d'État a appliqué cet article pour justifier la suspension de l'arrêté.
> "Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision."
2. Code de justice administrative - Article L. 821-2 : Cet article permet de régler l'affaire au titre de la procédure de référé engagée, ce qui a été utilisé pour ordonner la suspension de l'arrêté et enjoindre à la commune de réexaminer la demande.
> "Il y a lieu, en application de l'article L. 821-2 du code de justice administrative, de régler l'affaire au titre de la procédure de référé engagée."
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article régit les frais de justice et a été appliqué pour condamner la commune à verser des frais à Free Mobile, tout en rejetant les conclusions de la commune visant à obtenir le remboursement de ses propres frais.
> "La commune de Saint-Nizier-d'Azergues versera à la société Free Mobile la somme de 4 000 euros au titre des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative."
Ces éléments montrent comment le Conseil d'État a appliqué les principes de droit administratif pour protéger les intérêts de Free Mobile tout en tenant compte de l'intérêt public lié à la couverture mobile.