Résumé de la décision
Dans l'arrêt n° 17NT03439 du 27 mai 2019, la cour administrative d'appel de Nantes a annulé un jugement précédent et la décision du président-directeur général de l'Inserm qui avait refusé la transformation du contrat de travail de M. A... en un contrat à durée indéterminée (CDI). La cour a également enjoint l'Inserm à établir un CDI pour M. A... effectif depuis le 3 septembre 2012. L'Inserm a alors déposé un pourvoi en cassation auprès du Conseil d'Etat, demandant le sursis à l'exécution de l'arrêt jusqu'à ce que son pourvoi soit statué.
Arguments pertinents
Dans sa décision, le Conseil d'Etat a rejeté la demande de l'Inserm de surseoir à l'exécution de l'arrêt de la cour administrative d'appel. Il a examiné les conséquences évoquées par l'Inserm, à savoir que la création d'un CDI pour M. A... porterait atteinte à sa réputation, affecterait l'organisation du service, et se ferait au détriment d'autres recrutements programmés dans un contexte budgétaire contraint. Cependant, le Conseil d'Etat a jugé que ces conséquences n'étaient pas "difficilement réparables", en raison des fonctions de chercheur de M. A... et des effectifs de l'Inserm. En conséquence, l'Inserm n'a pas réussi à justifier que l'exécution de l'arrêt entraînerait des effets irréversibles.
Citation pertinente : "l'exécution de l'arrêt [...] n'est pas, eu égard aux fonctions de chercheur de l'intéressé et aux effectifs de l'Inserm, de nature à entraîner pour cet Institut des conséquences difficilement réparables."
Interprétations et citations légales
Le motif central de la décision repose sur l'application de l'article R. 821-5 du code de justice administrative. Cet article stipule (dans son premier alinéa) que la formation de jugement peut ordonner qu'il soit sursis à l'exécution d'une décision juridictionnelle si celle-ci risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables et si les moyens avancés paraissent sérieux.
Les interprétations de cet article peuvent varier, mais la logique se concentre sur l'évaluation de la gravité des conséquences d'une exécution d'arrêt pour déterminer si un sursis est justifié. En l'espèce, le Conseil d'Etat a estimé que les allégations de l'Inserm ne remplissaient pas les critères requis pour établir que les conséquences seraient "difficilement réparables".
Citation légale : "La formation de jugement peut, à la demande de l'auteur du pourvoi, ordonner qu'il soit sursis à l'exécution d'une décision juridictionnelle rendue en dernier ressort si cette décision risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables [...]" (Code de justice administrative - Article R. 821-5).
Ainsi, l'objet principal de l'analyse est de vérifier la réalité des conséquences décrites par l'Inserm face aux faits et aux circonstances entourant le poste de M. A..., ce qui a conduit à la décision de ne pas suspendre l'exécution de l'arrêt en question. Cette décision souligne également l'importance d'évaluer rigoureusement les implications de la réintégration d'un salarié dans le cadre d'un contrat à durée indéterminée sur la structure d'un établissement public de recherche et sur ses missions.