Résumé de la décision
La décision rende par le Conseil d'État concerne la société Entoma, qui avait été empêchée par un arrêté préfectoral de mettre sur le marché des insectes destinés à la consommation humaine, jugés non conformes au règlement (CE) n° 258/97 relatif aux nouveaux aliments. Après plusieurs jugements défavorables, le Conseil d'État a suspendu l'affaire pour saisir la Cour de Justice de l'Union Européenne sur la question de la portée du règlement concernant les insectes entiers. La Cour a finalement statué que les insectes entiers ne relèvent pas du champ d'application du règlement, ce qui a conduit le Conseil d'État à annuler l'arrêt de la cour administrative d'appel de Paris. L'État est également condamné à verser 3 000 euros à la société Entoma.
Arguments pertinents
1. Inapplicabilité du Règlement : Le Conseil d'État a fondé sa décision sur l'interprétation de l'article 1er, paragraphe 2, sous e), du règlement (CE) n° 258/97. Selon la Cour de Justice de l’Union Européenne, "des aliments composés d'animaux entiers destinés à être consommés en tant que tels, y compris des insectes entiers, ne relèvent pas du champ d'application de ce règlement".
2. Erreur de Droit : La cour administrative d'appel de Paris a commis une "erreur de droit" en considérant que les insectes entiers étaient inclus dans la définition des nouveaux aliments, ce qui a conduit à des décisions préjudiciables pour Entoma.
Interprétations et citations légales
1. Règlement (CE) n° 258/97 : L'article 1er, paragraphe 2, sous e), précise ce qui doit être considéré comme un "nouvel aliment". La Cour de Justice a interprété cet article comme excluant les ingrédients constitués d'animaux entiers, y compris les insectes. Cela souligne une approche restrictive de ce règlement envers certains types d'aliments :
> "L'article 1er, paragraphe 2, sous e), [...] doit être interprété en ce sens que des aliments composés d'animaux entiers destinés à être consommés en tant que tels, y compris des insectes entiers, ne relèvent pas du champ d'application de ce règlement".
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que l'État peut être condamné à payer des frais de justice. Dans le cas présent, le Conseil d'État a décidé que l'État devait verser 3 000 euros à la société Entoma, en raison de l'illégalité de l'arrêt contesté :
> "Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'État la somme de 3 000 euros à verser à la société Entoma".
Cette décision souligne l'importance de l'harmonisation des règles européennes avec les pratiques nationales et met en lumière la possibilité pour les entreprises de contester des mesures administratives lorsqu'elles sont jugées contraires aux textes européens applicables.