Résumé de la décision
Dans une décision datée du 15 décembre 2016, la cour administrative d'appel de Marseille a réduit le bénéfice non commercial de M. B... de 37 141 euros pour l'année 2005 et de 20 000 euros pour l'année 2006, tout en ordonnant la décharge des cotisations d'impôt sur le revenu afférentes à cette réduction de base. M. B... a ensuite formé un pourvoi devant le Conseil d'État, contestant la régularité et le bien-fondé de cet arrêt. Le Conseil d'État a rejeté le pourvoi de M. B..., confirmant la décision de la cour administrative d'appel.
Arguments pertinents
1. Régularité de l'arrêt : Le Conseil d'État a jugé que la cour n'avait pas entaché son arrêt d'irrégularité en ne mentionnant pas certains mémoires de M. B.... Il a été précisé que ces mémoires avaient été visés et analysés dans un arrêt antérieur, ce qui permettait de considérer que leur absence de mention dans l'arrêt contesté était sans conséquence.
Citation pertinente : "la cour n'a pas entaché son arrêt d'irrégularité... dès lors qu'ils ont été visés et analysés dans l'arrêt avant dire droit du 23 février 2016."
2. Droit interne et limite des conclusions : Sur le fond, le Conseil d'État a confirmé que la demande d'imputation d'une moins-value limitée à 20 000 euros pour l'année 2006 était conforme aux obligations énoncées par le livre des procédures fiscales. La cour avait respecté le cadre légal en ne réduisant la base d'imposition que pour le montant demandé.
Citation pertinente : "le demandeur ne peut contester devant le tribunal administratif des impositions différentes de celles qu'il a visées dans sa réclamation à l'administration" (Code de justice administrative - Article L. 199 C).
3. Argumentation conventionnelle : Le Conseil d'État a également écarté les argumentations de M. B... liées à la convention européenne des droits de l'homme, considérant qu'il n'avait pas soulevé ce point en temps utile, et que l'irrecevabilité des demandes dépassant le montant réclamé n'était pas contraire aux droits garantis par cette convention.
Citation pertinente : "le moyen qu'il soulève en cassation... est nouveau et... sans influence sur le bien-fondé de l'arrêt attaqué."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 199 C du livre des procédures fiscales : Cet article stipule que tant l'administration fiscale que le contribuable peuvent faire valoir des moyens nouveaux jusqu'à la clôture de l'instruction. Cela signifie que les demandes d'imputation doivent rester dans le cadre des montants déjà visés dans la réclamation initiale.
Citation directe : "L'administration, ainsi que le contribuable dans la limite du dégrèvement ou de la restitution sollicités, peuvent faire valoir tout moyen nouveau, tant devant le tribunal administratif que devant la cour administrative d'appel, jusqu'à la clôture de l'instruction."
2. Valeur des réclamations initiales : Le Conseil d'État a souligné qu'aucune réclamation à hauteur d'un montant supérieur à celui spécifié dans les demandes initiales ne pouvait être accueillie, renforçant l'importance de respecter les limites de contestation données par le contribuable.
Citation directe : "les prétentions d'un contribuable présentées pour la première fois devant le tribunal administratif ne peuvent être accueillies que dans la mesure où... elles ne conduisent pas à un dégrèvement supérieur à celui qui avait été demandé dans la réclamation."
3. Droits garantis par la convention européenne : Le Conseil a également noté que l'argumentation concernant la convention européenne n'avait pas été formulée dans le contexte approprié, démontrant l'importance de présenter tous les moyens en temps voulu pour éviter des conclusions irrecevables.
Citation directe : "qui n'est pas né de l'arrêt attaqué et n'est pas d'ordre public, est nouveau et, par suite, sans influence sur le bien-fondé de l'arrêt attaqué."
Ces éléments combinés fournissent une vue d'ensemble des raisons pour lesquelles le Conseil d'État a rejeté le pourvoi et rappelé l'importance de respecter les limites légales dans les réclamations fiscales.