Résumé de la décision
M. et Mme A... ont déposé un pourvoi contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Douai, qui leur refusait le bénéfice des dispositifs fiscaux "Scellier" et "Robien" pour un immeuble acquis en l'état de futur achèvement. Le Conseil d'État a admis le pourvoi exclusivement pour la question relative au dispositif "Robien", mais a rejeté le surplus des conclusions, constatant qu'elles n'étaient pas fondées sur des moyens sérieux.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit sur le dispositif "Scellier" :
M. et Mme A... soutiennent que la cour a commis une erreur en considérant que leur immeuble était acquis au moment de la conclusion du contrat de vente, ce qui les excluait du dispositif "Scellier".
2. Insuffisante motivation et erreur sur le dispositif "Robien" :
Ils avancent que le jugement a été insuffisamment motivé quant à l'application du dispositif "Robien", stipulant que la réduction d'impôt ne pouvait être demandée qu'à la déclaration de revenus suivant l'achèvement des travaux. Cela empêche M. et Mme A... de bénéficier du dispositif pour leur acquisition.
Le Conseil d'État a bel et bien admis le pourvoi, indiquant que ces questions méritaient une analyse plus approfondie.
Interprétations et citations légales
- Sur le pourvoi en cassation :
L'article L. 822-1 du code de justice administrative précise que "Le pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat fait l'objet d'une procédure préalable d'admission. L'admission est refusée par décision juridictionnelle si le pourvoi est irrecevable ou n'est fondé sur aucun moyen sérieux". Cette disposition établit le cadre dans lequel le Conseil d'État doit évaluer les pourvois, en vérifiant leur recevabilité et le sérieux des moyens avancés.
- Dispositif "Robien" - Code général des impôts :
En ce qui concerne le dispositif "Robien" et la question des déclarations de revenus, les dispositions pertinentes se trouvent dans le I 1° h) de l'article 31 du code général des impôts, qui précise les conditions d'application d'une réduction d'impôt sur les revenus fonciers. Le Conseil d'État a jugé que les moyens invoqués par M. et Mme A..., en raison de l’interprétation du texte sur les dates de déclaration de revenus, nécessitaient une reconsidération en ce sens.
- Problématique de la date d'acquisition et de l'achèvement des travaux :
L'applicabilité des dispositifs fiscaux selon la date d'acquisition effective de l'immeuble (ici, au stade de la vente en l'état futur d'achèvement) a été mise en question. Ainsi, la décision du Conseil d'État peut potentiellement redynamiser le débat sur les interprétations des textes relatifs aux dispositifs de défiscalisation.
En conclusion, le Conseil d'État, en limitant l'admission du pourvoi à la question du dispositif "Robien", balaie les autres arguments sans donner suite. Cela souligne l'importance de la clarté et de la rigueur dans l'application des textes fiscaux.