Résumé de la décision
Le Conseil national de l'ordre des médecins a suspendu M. A... du droit d'exercer la médecine pendant trois ans pour un état pathologique rendant dangereux son exercice professionnel, par une décision datée du 7 juillet 2016. M. A... a contesté cette décision pour excès de pouvoir dans une requête enregistrée le 16 février 2017, mais le Conseil a opposé une fin de non-recevoir pour tardiveté. En parallèle, M. A... a sollicité l'indemnisation pour les préjudices qu'il prétend avoir subis en raison de cette décision, ce qui a également été rejeté pour irrecevabilité. La décision conclut donc par le rejet de la requête de M. A....
Arguments pertinents
1. Tardiveté du recours : Selon l'article R. 4124-3-3 du code de la santé publique, le délai de recours pour contester une décision administrative est de deux mois après notification. Le Conseil a établi que la notification avait été effectuée régulièrement, rendant le recours de M. A... tardif :
> "la décision du 7 juillet 2016 doit être regardée comme ayant été régulièrement notifiée".
2. Irrecevabilité des conclusions indemnitaires : Conformément à l'article R. 421-1 du code de justice administrative, une requête pour le paiement d'une somme d'argent n'est recevable qu'après une demande préalable à l'administration concernée. Le Conseil a confirmé que M. A... n'avait pas effectué de telles demandes :
> "il ne ressort pas des pièces du dossier que M. A...aurait saisi les administrations dont il souhaite engager la responsabilité de demandes préalables".
Interprétations et citations légales
Notification des décisions : L'interprétation des règles de notification des décisions administratives est cruciale. En cas de retour du pli recommandé, la notification est considérée comme régulière si des éléments de preuve y afférent sont fournis (article R. 351-4 du code de justice administrative). La décision souligne que :
> "la notification est réputée avoir été régulièrement accomplie à la date à laquelle ce pli a été présenté à l'adresse de l'intéressé".
Recours contentieux : Sur le plan du recours pour excès de pouvoir, l'article R. 4124-3-3 souligne que le délai de deux mois est impératif pour la validité du recours, ce qui implique que toute contestation hors de ce délai entraîne son irrecevabilité, ce qui a été confirmé par la décision en ces termes :
> "les conclusions aux fins d'annulation de cette décision présentées par M. A...dans sa requête enregistrée le 16 février 2017, soit après l'expiration du délai de recours contentieux, sont tardives".
Indemnisation des préjudices : L'irrecevabilité des demandes d'indemnisation avant une demande préalable est une protection des administrations contre des réclamations non justifiées. La référence à l'article R. 421-1 illustre ce principe et cette exigence légale :
> "une requête tend au paiement d'une somme d'argent... n'est recevable qu'après l'intervention de la décision prise par l'administration sur une demande préalablement formée devant elle".
Ces éléments montrent la rigueur avec laquelle la juridiction administrative applique les règles de procédure et les conditions de recevabilité des demandes, garantissant ainsi le respect des droits à un recours effectif tout en encadrant son exercice.