Résumé de la décision
Cette décision porte sur la demande d'annulation d'un arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy du 26 janvier 2017. M. B..., ancien salarié de la société Miler Gaz, avait été licencié avec l'autorisation de l'inspectrice du travail en décembre 2011. Cependant, cette autorisation a été retirée en avril 2012. Le ministre du travail, au lieu d'annuler la décision du 16 décembre 2011, a rejeté la demande d'autorisation de licenciement, ce qui était juridiquement inapproprié. La cour administrative d'appel a jugé que le litige avait perdu son objet, ce qui a été contesté par la société Barrois Gaz (nouveau nom de Miler Gaz), qui a demandé l'annulation de cet arrêt. La décision du Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour d'appel en considérant qu'il y avait eu une erreur de droit dans l'appréciation de la portée de la décision ministérielle.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : Le Conseil d'État a souligné que la cour administrative d'appel avait commis une erreur en considérant que la décision du ministre du travail du 8 octobre 2012 avait implicitement annulé la décision du 16 décembre 2011, alors que la décision ministérielle rejetant la demande d'autorisation de licenciement était "dépourvue de toute portée juridique". Il est spécifié que le ministre n'avait pas à se prononcer sur cette demande, car le licenciement avait déjà eu lieu.
> "En décidant, au contraire, de rejeter ensuite la demande d'autorisation de licenciement présentée par la société Miler Gaz, le ministre s'est prononcé sur une demande dont il n'était pas saisi."
2. Renvoi à la demande d'annulation de M. B... : Le tribunal a rejeté la demande d'annulation de M. B... sur la base de la non-diligence pour justifier la question préjudicielle. Ce rejet a été jugé conforme à la loi, car M. B... n'a pas respecté les délais impartis pour saisir le juge compétent.
> "Eu égard à la question renvoyée par le jugement du 24 juin 2014, M. B... n'est pas fondé à soutenir que l'existence d'une procédure en contestation de son licenciement [...] était de nature à tenir lieu des diligences requises."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article dispose que les frais et honoraires non compris dans les dépens peuvent être mis à la charge de la partie perdante. Dans cette affaire, il a été décidé qu'aucune somme ne serait mise à la charge de la société Barrois Gaz et que M. B... ne pourrait non plus obtenir compensation.
> "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce soit mise à la charge de la société Barrois Gaz [...] la somme que demande à ce titre M.B...."
2. Code du travail : Bien que la décision ne cite pas explicitement d’articles spécifiques, elle fait référence au cadre juridique entourant le licenciement des salariés protégés et aux obligations de l'inspecteur du travail en matière d'autorisation de licenciement, qui ont une importance cruciale pour la compréhension des décisions administratives.
Dans l’ensemble, cette décision du Conseil d'État clarifie la portée des décisions administratives relatives aux licenciements de salariés protégés et souligne l’importance du respect des formalités légales et des délais dans le traitement des litiges administratifs.