Résumé de la décision
M. C... A..., salarié de la société Trane et candidat aux fonctions de membre élu du comité d'hygiène et de sécurité des conditions de travail, a porté une contestation devant le tribunal administratif de Nancy concernant un licenciement pour faute autorisé par l'inspecteur du travail. Après le décès de M. A... en 2014, ses ayants-droit ont repris l'instance. Le tribunal a annulé la décision contestée, mais la société Trane a fait appel, alléguant une irrégularité de procédure due à l'absence de communication du mémoire en reprise d'instance aux défendeurs. La cour administrative d'appel a rejeté cet appel, ce que la société a alors contesté en cassation. La décision analyse les conséquences de la non-communication des mémoires dans le cadre de l'instruction contradictoire.Arguments pertinents
1. Sur la procédure post-décès : Il a été jugé que, selon l'article R. 634-1 du code de justice administrative, la procédure se suspend dès notification du décès d'une partie. La cour a considéré que le tribunal avait agi correctement en statuant sur l'affaire, même sans déclaration explicite de reprise de l'instance par les ayants-droits.2. Sur la communication des mémoires : La cour de cassation a établi que l'absence de communication du mémoire en reprise d’instance à la société Trane entachait la procédure d'irrégularité. Cela est fondé sur l'article R. 611-1 du code de justice administrative, qui stipule que tout mémoire de défense doit être communiqué aux parties. La cour a relevé que, en ne vérifiant pas si le mémoire contenait des éléments nouveaux, la cour d'appel avait commis une erreur de droit.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 634-1 du code de justice administrative : Cet article précise que "Dans les affaires qui ne sont pas en état d'être jugées, la procédure est suspendue par la notification du décès de l'une des parties". Ce texte éclaire la décision concernant la gestion des affaires après le décès d'une partie, établissant que la suspension est effective jusqu'à reprise de l'instance.2. Article R. 611-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que "La requête, le mémoire complémentaire annoncé dans la requête et le premier mémoire de chaque défendeur sont communiqués aux parties". La décision a souligné l'importance du caractère contradictoire de l'instruction, précisant que la méconnaissance des obligations de communication est susceptible d'entacher la validité de la procédure. En relevant que l'absence de communication du mémoire n'a pas été examinée pour ses effets sur le débat contentieux, la cour a mis en lumière l'obligation d'une analyse approfondie des impacts potentiels sur les droits des parties.
En conclusion, cette décision met en avant le respect des droits à un procès équitable par la nécessité de communication de tous les actes de procédure, notamment dans le cadre d'une chaînon d'instance reposant sur les droits des ayants-droit après le décès d'une des parties.