Résumé de la décision
Dans cette affaire, le maire de Paris avait accordé un permis de construire pour une résidence sociale destinée à des adultes autistes, ce qui a conduit à un recours de la part des riverains, M. J... et d'autres, qui estimaient que ce permis méconnaissait le règlement du plan local d'urbanisme. Le tribunal administratif de Paris a annulé le permis en partie, mais les requérants ont interjeté appel concernant le reste de leur demande. Le président de la cour administrative d'appel de Paris a transmis l'affaire au Conseil d'Etat. Le Conseil d'Etat a jugé que le jugement du tribunal administratif était conforme à la loi et a rejeté la demande d'annulation des requérants. Il a également statué qu'aucune somme ne devait être mise à la charge de la ville de Paris pour les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Compétence du Conseil d'Etat : Le Conseil d'Etat a rappelé que, conformément à l'article R. 811-1-1 du Code de justice administrative, les tribunaux administratifs statuent en premier et dernier ressort sur les recours concernant les permis de construire dans certaines communes, dont Paris. Il a souligné que la résidence sociale visée était considérée comme un bâtiment à usage d'habitation selon le même code. Par conséquent, a été jugé que l'appel des requérants n'était pas recevable et que la transmission au Conseil d'Etat était justifiée.
2. Conformité avec le règlement d'urbanisme : Concernant l'article UG.7.1 du règlement du plan local d'urbanisme, le tribunal a conclu que bien que la construction propose une élévation significative (cinq étages), elle n'entravait pas les conditions d’éclairement de manière "grave" telle que requise par le texte. Le tribunal a noté que la simple perte d’ensoleillement ne constitue pas une obstructions significatives à la lumière. Il a ainsi exercé une appréciation souveraine des faits sans commettre d’erreur de droit.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 811-1-1 : Cet article stipule que les tribunaux administratifs sont compétents pour statuer en premier et dernier ressort sur les recours contre les permis de construire concernant des bâtiments à usage principal d'habitation dans certaines communes, y compris Paris. Cette disposition est essentielle pour établir le cadre juridique de la compétence du Conseil d'Etat dans cette affaire.
2. Plan local d'urbanisme - Article UG.7.1 : Cet article précise les conditions dans lesquelles l'implantation d'une construction en limite séparative peut être refusée. Le Conseil d'Etat a interprété ce texte dans le sens où « l’atteinte grave aux conditions d’éclairement » ne se limite pas à la perte d'ensoleillement, mais requiert une obstruction significative.
En somme, le Conseil d'Etat a validé l’appréciation du tribunal administratif quant à la conformité du permis de construire avec le règlement local et a confirmé sa propre compétence dans cette affaire, tout en rejetant les conclusions financières des parties.