Résumé de la décision
Mme F... et M. C... ont saisi le tribunal administratif en raison de la malformation cardiaque et de la trisomie 21 non détectées chez leur enfant avant la naissance. Le tribunal a initialement condamné le centre hospitalier de Chartres à verser des indemnités aux parents ; cependant, la cour administrative d'appel a annulé ce jugement, entraînant une cassation par les parents. La décision de la Cour administrative d'appel de Nantes a été annulée, et l'affaire a été renvoyée à la même cour pour être jugée au fond.
Arguments pertinents
Les juges de la Cour ont identifié une dénaturation des éléments de preuve par la cour d'appel. En effet, celle-ci a pris en compte les comptes-rendus d'examen échographique, tout en ignorantdans son jugement l'avis de l'expert judiciaire qui a souligné l'impossibilité de déduire une absence de malformation cardiaque des clichés réalisés. La Cour a ainsi déclaré que :
> "En statuant ainsi, alors que l'expert judiciaire [...] avait pourtant relevé, sans être contredit [...] qu'il était impossible d'objectiver les quatre cavités cardiaques, l'équilibre des cavités et la position des gros vaisseaux sur les clichés réalisés, la cour a dénaturé les pièces du dossier."
Cette affirmation souligne l'importance des expertises médicales dans l'évaluation de tel cas, et remet en question la validité des décisions fondées sur des évaluations non corroborées par des experts.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes essentiels, dont l'article L. 114-5 du Code de l'action sociale et des familles qui régit les conditions de réparation des préjudices liés à la naissance, notamment :
> "Nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance. / La personne née avec un handicap dû à une faute médicale peut obtenir la réparation de son préjudice lorsque l'acte fautif a provoqué directement le handicap ou l'a aggravé, ou n'a pas permis de prendre les mesures susceptibles de l'atténuer."
Cette disposition stipule que le handicap, en soi, ne donne pas automatiquement lieu à réparation, sauf en cas de faute médicale avérée. L'interprétation stricte de cette loi impose aux parents de démontrer un lien direct entre la négligence médicale et le handicap de l'enfant pour obtenir une indemnisation.
Les juges ont également appliqué l'article L. 761-1 du Code de justice administrative, qui protège les parties gagnantes dans une instance administrative, affirmant que :
> "Les conclusions présentées par le centre hospitalier de Chartres sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées."
Cela renforce l'idée que la responsabilité de paiement des frais d'avocat doit revenir à la partie qui a perdu, en l’occurrence le centre hospitalier de Chartres. En conclusion, la décision insiste sur l'importance de l'expertise dans l'analyse de la responsabilité médicale et sur l'application rigoureuse des normes en matière de réparation des préjudices.