Résumé de la décision
La SCEA Ferme de la Puce a contesté, devant le tribunal administratif de Dijon, une délibération de la commune d'Oigny approuvant la division d'une parcelle publique et diverses conventions pour un projet éolien avec la société EDPR France Holding. Le président du tribunal a ensuite transmis la demande au Conseil d'État pour déterminer la compétence pour traiter ce litige. Le Conseil d'État a décidé d'attribuer la compétence à la cour administrative d'appel de Lyon, considérant que le litige concernait l'occupation du domaine public pour des installations de production d'électricité éolienne.
Arguments pertinents
1. Compétence des juridictions administratives : Le Conseil d'État a appliqué l'article R. 351-3 du code de justice administrative, soulignant que lorsqu'une juridiction administrative est saisie d'une affaire relevant d'une autre juridiction, elle doit transmettre le dossier. "Lorsqu'une cour administrative d'appel ou un tribunal administratif est saisi de conclusions qu'il estime relever de la compétence d'une juridiction administrative autre que le Conseil d'État, son président, ou le magistrat qu'il délègue, transmet sans délai le dossier à la juridiction qu'il estime compétente."
2. Litiges relatifs aux éoliennes : Se basant sur l'article R. 311-5 du code de justice administrative, le Conseil a affirmé que la compétence des cours administratives d'appel s'étend aux litiges relatifs aux installations de production d'électricité éolienne et aux autorisations d'occupation du domaine public. "Les cours administratives d'appel sont compétentes pour connaître, en premier et dernier ressort, des litiges portant sur les décisions… relatives aux installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent."
3. Attribution de compétence : Étant donné que la délibération attaquée concernait une autorisation d'occupation du domaine public pour un projet éolien, cela relevait clairement de la compétence de la cour administrative d'appel.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article R. 311-5 du code de justice administrative : Cet article a été interprété comme un mécanisme visant à mieux gérer les litiges liés aux projets éoliens pour réduire les délais de recours. Les cour administrative d'appel doivent donc traiter les recours sur les autorisations d'occupation du domaine public nécessaire à la mise en œuvre de ces projets. Cela contribue à une exécution plus rapide des projets d'énergie renouvelable.
2. Application de l'article R. 2122-1 du code général de propriété des personnes publiques : Cet article stipule que "L'autorisation d'occupation… peut être consentie, à titre précaire et révocable," affirmant la possibilité d'accorder des droits d'usage du domaine public pour des projets comme ceux des éoliennes. L'article ajoute un cadre pour encadrer les décisions relatives aux occupations du domaine, qui sont essentielles pour le développement d'infrastructures nécessaires à la transition énergétique.
3. Clarté du cadre juridique pour les projets éoliens : Cette décision illustre la volonté du législateur et des juridictions administratives de simplifier et d'accélérer les procédures concernant les projets éoliens, essentielle dans le contexte de transition énergétique. Le Conseil d'État a précisé ce processus en statuant sur les autorités compétentes, renforçant ainsi la sécurité juridique pour les promoteurs de tels projets.
En résumé, la décision prend une place significative dans le cadre juridique entourant les projets d'énergies renouvelables, en clarifiant les compétences des juridictions administratives et en facilitant les recours en ce qui concerne les autorisations d'occupation du domaine public liées aux installations éoliennes.