Résumé de la décision
Dans cette affaire, Madame C... a contesté un arrêté du maire d'Aix-en-Provence du 9 mai 2016, qui accordait un permis de construire à la société la Régina pour la réalisation de trois immeubles. Le tribunal administratif de Marseille a initialement rejeté sa demande. Toutefois, la décision a été annulée par la haute juridiction, qui a considéré que le tribunal avait commis une irrégularité par rapport à la clôture de l'instruction. La haute juridiction a donc renvoyé l'affaire devant le tribunal administratif de Marseille et a également alloué des frais de justice à Madame C..., en condamnant la commune d'Aix-en-Provence et la société la Régina à verser chacune 1 500 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Irrespect des procédures d’instruction : La décision souligne un problème dans la gestion de la clôture de l'instruction par le tribunal. Il est mentionné que "le tribunal a estimé que l'avis d'audience emportait clôture de l'instruction à effet immédiat" alors que cela était incorrect compte tenu des indications fournies dans l'avis d'audience.
2. Droit de communication d'éléments nouveaux : Le mémoire de Mme C... contenant des éléments nouveaux, déposé dans les délais requis, n'a pas été communiqué aux autres parties. La haute juridiction a affirmé qu'il s'agit d'une irrégularité affectant le jugement, ce qui conforte la demande d'annulation.
3. Conséquence sur les frais de justice : Étant donné que Mme C... n'est pas la partie perdante, aucune somme ne peut lui être demandée à titre des frais de justice. En revanche, la commune et la société sont tenues de payer des indemnités.
Interprétations et citations légales
1. Clôture de l'instruction : Le tribunal a mal appliqué les articles R. 611-11-1 et R. 613-2 du code de justice administrative, qui régissent la clôture de l'instruction. Selon l'article R. 613-2, "Si le président de la formation de jugement n'a pas pris une ordonnance de clôture, l'instruction est close trois jours francs avant la date de l'audience". Ceci montre que la clôture de l'instruction aurait dû se faire en respectant les règles énoncées, et que l'avis daté du 12 mars 2019 ne suffisait pas à clôturer immédiatement l'instruction.
2. Droit à un procès équitable : La non-communication de nouveaux éléments de Mme C... constitue une violation de son droit à un procès équitable. Selon l'interprétation des textes, il est essentiel que toutes les parties aient accès à l'ensemble des informations pour défendre adéquatement leurs intérêts.
3. Frais de justice : Conformément à l'article L. 761-1 du code de justice administrative, les frais de justice doivent être supportés par la partie perdante. Dans ce cas, "les dispositions de l'article L. 761-1 font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de Mme C...", car elle est la partie qui a obtenu gain de cause.
Ces éléments montrent que le tribunal administratif n’a pas respecté les procédures légales établies, ce qui a conduit à l'annulation de son jugement initial et à de nouvelles responsabilités financières pour la commune et la société impliquées.