Résumé de la décision
La décision porte sur la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce, concernant les articles L. 444-2 et L. 444-7 du Code de commerce. Ces articles régissent la fixation des tarifs réglementés des prestations des greffiers. Le Conseil d'État a conclut qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer cette question au Conseil constitutionnel, considérant qu'il n'y avait pas d'incompétence négative affectant la liberté d'entreprendre, et que les dispositions sont suffisamment claires pour permettre au pouvoir réglementaire de fixer les modalités de détermination de ces tarifs.
Arguments pertinents
1. Incompétence négative et liberté d'entreprendre : Le Conseil national des greffiers a soutenu que les dispositions critiquées étaient entachées d'incompétence négative. Toutefois, le Conseil d'État a jugé que :
- "Ces dispositions précisent ainsi de manière suffisante les conditions dans lesquelles seront fixés les tarifs réglementés des professionnels du droit concernés..." (paragraphe 4).
- La renonciation à une spécification excessive au règlement ne constitue pas une limitation inappropriée à la liberté d'entreprendre.
2. Caractère sérieux de la question : Le Conseil d'État a conclu que la question n'était pas nouvelle et ne posait pas un caractère sérieux, car les dispositions contestées établirent clairement les lignes directrices pour la détermination des tarifs.
Interprétations et citations légales
1. Ordonnance du 7 novembre 1958 - Article 23-5 : Cet article précise les conditions sous lesquelles une question prioritaire de constitutionnalité peut être portée devant le Conseil constitutionnel, stipulant que "la question soit nouvelle ou présente un caractère sérieux".
2. Code de commerce - Article L. 444-2 :
- Le premier alinéa prévoit que "les tarifs réglementés applicables aux prestations... prennent en compte les coûts pertinents du service rendu et une rémunération raisonnable...".
- Le Conseil d'État a noté que ces dispositions étaient suffisamment précises pour autoriser le pouvoir réglementaire à établir les modalités précises de fixation des tarifs.
3. Code de commerce - Article L. 444-7 :
- Cet article indique que "un décret en Conseil d'Etat... précise les modalités d'application du présent titre". Cela souligne la décentralisation des responsabilités réglementaires, permettant au pouvoir exécutif de déterminer des modalités spécifiques sans empiéter sur la liberté d'entreprendre.
À partir de cette analyse, il est évident que le Conseil d'État a fondé sa décision sur une interprétation globale des dispositions légales, en soulignant la clarté et les limites de l'ordre juridique qui ont permis de conserver la régulation tout en respectant les principes constitutionnels.