Résumé de la décision
La décision concerne deux questions prioritaires de constitutionnalité soulevées par la Société hospitalière d'assurances mutuelles (SHAM) concernant l'article L. 4 du code de justice administrative. Cet article stipule que les requêtes n'ont pas d'effet suspensif, sauf décision contraire d'une juridiction. Au terme de l'examen, le Conseil d'État a décidé de ne pas transmettre la question prioritaire de constitutionnalité au Conseil constitutionnel, estimant que l'argument selon lequel cette disposition porterait atteinte aux droits à un recours effectif et aux droits de la défense n'était pas nouveau et ne présentait pas de caractère sérieux.
Arguments pertinents
1. Principes généraux du droit : Le Conseil d'État souligne que les dispositions de l'article L. 4 ne remettent pas en cause le principe général du droit selon lequel l'opposition d'un débiteur à un titre exécutoire suspend le recouvrement. Ceci est fondamental pour établir que la règle adoptée par le Gouvernement était conforme à une tradition juridique antérieure.
- Citation pertinente : "En adoptant ces dispositions, le Gouvernement... n'a pas entendu remettre en cause la règle, qui revêt le caractère d'un principe général du droit".
2. Absence de caractère sérieux : La cour conclut que les questions soulevées ne présentent pas un caractère sérieux et ne sont pas nouvelles. Cela fait référence à la stricte interprétation des critères posés par l'article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958.
- Citation pertinente : "la question tirée de ce que les dispositions précitées [...] porteraient atteinte aux principes [...] n'est pas nouvelle, ne présente pas de caractère sérieux".
Interprétations et citations légales
1. Article L. 4 du Code de justice administrative : Cet article introduit la norme selon laquelle les requêtes n'ont pas d'effet suspensif, sauf ordonnance contraire. Cela démontre une volonté législative de clarifier le cadre dans lequel les décisions peuvent être prises sans attendre l'issue d'un recours.
- Code de justice administrative - Article L. 4 : "Sauf dispositions législatives spéciales, les requêtes n'ont pas d'effet suspensif s'il n'en est autrement ordonné par la juridiction."
2. Article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 : Ce texte légal précise les conditions dans lesquelles une question prioritaire de constitutionnalité peut être examinée par le Conseil constitutionnel.
- Ordonnance n° 58-1067 - Article 23-5 : "Le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte [...] peut être soulevé [...] à l'occasion d'une instance devant le Conseil d'Etat [...]"
3. Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : La référence à l'article 16 de cette déclaration illustre l'importance des droits de la défense et du recours effectif dans un État de droit.
- Déclaration des droits de l'homme et du citoyen - Article 16 : "Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution."
L'ensemble de ces éléments législatifs, argumentatifs et pratiques montre que la décision du Conseil d'État repose sur des principes juridiques établis tout en confirmant que la situation examinée ne nécessite pas une réévaluation constitutionnelle.