Résumé de la décision
La décision concerne une requête introduite par Mme A..., assistante ingénieure au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Celle-ci contestait sa mutation décidée par le président-directeur général du CNRS, qui prenait effet le 1er septembre 2018, et demandait la suspension de cette décision devant le tribunal administratif de Bordeaux. Le juge des référés a rejeté sa demande de suspension, ce qui a conduit Mme A... à former un pourvoi pour annuler cette ordonnance. La cour a confirmé la décision de rejet, statuant que les moyens soulevés par Mme A... ne créaient pas de doute sérieux quant à la légalité de la décision en question.
Arguments pertinents
1. Sur la régularité de la procédure :
Le juge des référés a rappelé que, selon le Code de justice administrative - Article L. 521-1, il a la capacité de suspendre une décision administrative en cas d’urgence et lorsque des moyens existent pour douter de sa légalité. L'ordonnance en question a été jugée régulière malgré l’argument de Mme A... sur un prétendu défaut d’information concernant la date de l’audience. Le juge a précisé qu'il incombe au juge des référés d’aviser les parties de manière utile sans se conformer aux dispositions d’autres articles régissant les procédures ordinaires.
2. Sur le bien-fondé de l’ordonnance attaquée :
La cour a souligné que les moyens invoqués par Mme A... concernant l'insuffisance de motivation de la mutation et la méconnaissance de l’article 6 quinquies de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 ne suffisaient pas à établir un doute sérieux sur la légalité de la décision de mutation. Marcant ainsi : « En jugeant que n'étaient pas de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée les moyens tirés... le juge des référés n'a pas commis d'erreur de droit ».
Interprétations et citations légales
1. Régularité de la procédure :
Le passage suivant du Code de justice administrative - Article L. 521-1 est fondamental : "le juge des référés peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision." Cette disposition souligne l’importance d’un cumul d’éléments — l’urgence et un doute sérieux — pour la suspension, ce qui a été pris en compte par le juge.
2. Sur les frais d’instance :
Le tribunal a conclu qu'il n'y avait pas lieu de condamner Mme A... aux frais d'instance, en appliquant le principe selon lequel une partie perdante peut être condamnée à verser une somme au titre de l'article L. 761-1 du Code de justice administrative. Cette disposition stipule que "la justice administrative ne peut condamner une partie qui n'est pas perdante", confirmant ainsi la position du CNRS en tant que partie gagnante dans cette instance.
En résumé, la cour a validé l'ordonnance de rejet en raison de l'absence de doute sérieux sur la légalité de la mutation, et ce, conformément aux procédures définies par le Code de justice administrative.