Résumé de la décision
La décision rendue traite de la recevabilité des recours administratifs contre des décisions prises par des personnes morales de droit privé, en particulier dans le cadre de créances liées à des travaux publics. Le 1er avril 2021, des observations ont été présentées par la société Apave Sudeurope et la Compagnie d'assurance des souscripteurs du Lloyd's de Londres. Il a été déterminé que l’exigence de former un recours dans les deux mois contre une décision préalable, et qui est prévue par l'article R. 421-1 du Code de justice administrative, ne s’applique pas lorsque la décision contestée émane d’une personne morale de droit privé qui n'est pas chargée d'une mission de service public administratif. Par conséquent, il n’existe pas de délai de recours applicable dans ce type de situation.
Arguments pertinents
1. Recevabilité des recours : La décision stipule que "l'exigence résultant de [l'article R. 421-1] est en principe applicable aux recours relatifs à une créance en matière de travaux publics." Cependant, il a été précisé que cette exigence ne s'applique pas aux décisions des personnes privées non chargées d’une mission de service public administratif, ce qui rend ces recours recevables même sans décision préalable.
2. Silence de l'administration : Le document souligne qu’"en l'absence de disposition déterminant les effets du silence gardé par une telle personne privée", les conclusions relatives à une créance née de travaux publics dirigées contre une personne morale de droit privé ne peuvent être rejetées comme irrecevables. Cela établit un cadre favorable pour les requérants.
Interprétations et citations légales
1. Application du Code de justice administrative : Selon l'article R. 421-1 du Code de justice administrative, "la juridiction ne peut être saisie que par voie de recours formé contre une décision, et ce, dans les deux mois à partir de la notification ou de la publication de la décision attaquée." Toutefois, cette disposition s’applique uniquement aux décisions des autorités administratives, ce qui exclut les décisions prises par des personnes privées, ce qui a conduit à la conclusion que "les conclusions, relatives à une créance née de travaux publics, dirigées contre une telle personne privée ne sauraient être rejetées comme irrecevables."
2. Silence de l'administration : L'article L. 231-1 du Code des relations entre le public et l'administration stipule que "le silence gardé pendant deux mois par l'administration sur une demande vaut décision d'acceptation", mais cet article est pondéré par l'article L. 231-4, qui précise que "le silence gardé par l'administration pendant deux mois vaut décision de rejet" dans certains cas, notamment lorsque la demande a un caractère financier. Dans le cadre de l'interprétation de la décision, il a été souligné que ce cadre ne s'applique pas à des personnes morales de droit privé non chargées de missions de service public.
Cette analyse établit que les recours formés en relation avec des créances contre des entités privées, notamment dans le secteur des travaux publics, bénéficient d’un régime spécifique qui leur permet d’avancer sans être contraints par les délais généralement établis pour l'administration.