Résumé de la décision
La décision concerne la demande de M. B..., ancien capitaine du corps des officiers de l'air, qui a été rayé du personnel navigant et affecté d'office dans un autre corps par le ministre de la défense. Après plusieurs recours, le Conseil d'État a annulé la décision de changement de corps et a enjoint au ministre de réintégrer M. B... dans son corps d'origine, avec reconstitution de sa carrière. Bien que le Président de la République n'ait pas encore été saisi pour le changement de corps, le ministre des armées a pris un arrêté en mai 2019 pour réintégrer M. B... et reconstituer sa carrière. La demande de M. B... pour que le Conseil d'État impose des mesures d'exécution et une astreinte a été rejetée, car l'exécution de la décision était en cours.
Arguments pertinents
1. Inexécution et mesures d'exécution : Le Conseil d'État a rappelé que, selon l'article L. 911-5 du code de justice administrative, il peut définir les mesures d'exécution d'une décision et prononcer une astreinte en cas d'inexécution. Cependant, dans ce cas, l'exécution de la décision du 6 décembre 2017 était déjà en cours, ce qui a conduit à rejeter la demande de M. B... : "l'exécution de la décision du 6 décembre 2017 est en cours et que les circonstances de l'espèce manifestent la volonté du ministre des armées de la mener à bonne fin."
2. Effets des arrêtés : Le Conseil a noté que l'arrêté du 7 février 2018, qui semblait rapporter l'arrêté de 2011, était dépourvu d'effet juridique. Cela a été déterminé par le fait que la décision du ministre du 14 février 2012 avait déjà rejeté le recours de M. B..., ce qui a eu pour effet de substituer cette décision à l'arrêté initial.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 911-5 du code de justice administrative : Cet article permet au Conseil d'État de définir les mesures d'exécution d'une décision administrative. Il stipule que "En cas d'inexécution d'une de ses décisions... le Conseil d'Etat peut, même d'office... procéder à cette définition, fixer un délai d'exécution et prononcer une astreinte contre les personnes morales en cause." Dans cette affaire, le Conseil a jugé que l'exécution était déjà en cours, ce qui a conduit à l'absence de nécessité d'imposer des mesures supplémentaires.
2. Article R. 931-2 du code de justice administrative : Cet article permet aux parties de demander au Conseil d'État de prescrire les mesures nécessaires à l'exécution d'une décision. Le Conseil a noté que, bien que M. B... ait demandé des mesures d'exécution, celles-ci n'étaient pas nécessaires dans le contexte où l'exécution était déjà en cours.
En conclusion, la décision du Conseil d'État souligne l'importance de l'exécution des décisions administratives et la capacité de l'administration à agir en conformité avec les injonctions judiciaires, tout en précisant que l'absence d'inexécution justifie le rejet des demandes d'astreinte.