Résumé de la décision
La société SMA Environnement a contesté devant le tribunal administratif de Marseille des cotisations de taxe foncière sur les propriétés bâties pour les années 2011 à 2015 relatives à un centre d'enfouissement technique. Le tribunal a d'abord donné raison à la société, en évaluant que la taxe ne pouvait être établie à son nom en raison d'un bail emphytéotique non publié. Toutefois, la métropole Aix-Marseille-Provence a fait appel de cette décision, arguant qu'elle n'avait pas été correctement informée de l'intention de la désigner comme redevable légal. La cour a annulé le jugement du tribunal administratif, en retenant que les règles de procédure n'avaient pas été respectées.
Arguments pertinents
1. Droit de désignation du redevable : Le tribunal administratif a méconnu les règles de désignation du redevable, affirmant que "le juge de l'impôt est tenu de désigner le redevable légal de l'imposition au vu des éléments portés à sa connaissance" (code général des impôts - article 1404).
2. Absence de conclusions explicites : Bien que SMA Environnement ait soutenu que la métropole était la seule redevable, celle-ci n'a pas présenté de conclusions formelles à cet effet. Cela a conduit à une erreur procédurale : "le tribunal administratif [...] s'est borné à communiquer à la métropole les mémoires produits" sans lui permettre de se défendre adéquatement.
3. Délai insuffisant pour la réponse : La cour a jugé que le délai accordé à la métropole pour produire ses observations était "insuffisant, dans les circonstances de l'espèce", remettant en cause le respect des droits de la défense.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article 1404 du Code général des impôts : Cet article stipule : "Lorsque au titre d'une année une cotisation de taxe foncière a été établie au nom d'une personne autre que le redevable légal, le dégrèvement de cette cotisation est prononcé [...]". Cela souligne l'importance de désigner le redevable correct et d'accorder un droit de réponse adéquat, exemptant le tribunal de se limiter uniquement aux mémoires présentés sans un échange complet.
2. Droit à la défense : "Il revient au juge, lorsqu'il met en cause le redevable légal de l'imposition en litige, de lui faire connaître son intention de le désigner comme tel" indique un principe fondamental du droit administratif, où le respect du contradictoire est crucial pour garantir une justice équitable.
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : La cour a décidé que l'État devait payer une somme de 3 500 euros à la métropole, précisant que "ces dispositions font, en revanche, obstacle à ce qu'une somme soit mise [...] à la charge de la société SMA Environnement, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance".
La décision met donc en lumière la nécessité de respecter les procédures de désignation des redevables dans le cadre des impôts locaux tout en garantissant le droit d'une partie à se défendre adéquatement.