Résumé de la décision
M. B... a formé un pourvoi en cassation contre un arrêt du 23 juillet 2019 de la cour administrative d'appel de Nancy, qui avait rejeté sa requête d'appel suite au rejet de sa demande par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Ce litige concerne la propriété d'un chemin inclus dans les voies communales, et la cour avait précédemment sursis à statuer en attendant qu'une question préjudicielle soit tranchée par la juridiction judiciaire. Le tribunal de grande instance a statué que M. B... n'était pas propriétaire de ce chemin. Le Conseil d'État a rejeté le pourvoi, confirmant que la cour administrative n'avait pas commis d'erreur en tirant les conséquences du jugement du tribunal, et a condamné M. B... à verser 3 000 euros à la commune de Bassuet au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Sur l'effet du pourvoi en cassation :
La cour administrative a jugé que le pourvoi formé par M. B... contre le jugement du tribunal de grande instance, qui n'avait pas d'effet suspensif, ne faisait pas obstacle à la conclusion du litige dans les circonstances de l'espèce. Cela repose sur l'interprétation de l'article R. 771-2 du code de justice administrative qui stipule : "Lorsque la solution d'un litige dépend d'une question soulevant une difficulté sérieuse [...], la juridiction administrative [...] sursoit à statuer jusqu'à la décision sur la question préjudicielle."
2. Sur l'autorité de la chose jugée :
La cour administrative a également constaté que le pourvoi en cassation formé par M. B... a été rejeté par la Cour de cassation, ce qui rendait sans fondement le moyen de méconnaissance de l'autorité de la chose jugée concernant la décision du tribunal de grande instance.
Interprétations et citations légales
1. Rôle de la juridiction administrative :
L'article R. 771-2 du code de justice administrative définit le cadre dans lequel la juridiction administrative doit agir lorsqu'elle est confrontée à une question préjudicielle relevant de la compétence de la juridiction judiciaire : "Lorsque la solution d'un litige dépend d'une question soulevant une difficulté sérieuse [...], la juridiction administrative [...] sursoit à statuer jusqu'à la décision sur la question préjudicielle."
2. Effets du pourvoi :
Selon l'article 126-15 du code de procédure civile, "la juridiction judiciaire [...] statue à bref délai. Le jugement est rendu en premier et en dernier ressort." Cela clarifie que la juridiction judiciaire doit rendre un jugement rapidement et que le délai de pourvoi est limité à quinze jours, sans effet suspensif sur les décisions. Cette disposition a été cruciale dans le jugement du Conseil d'État, qui a confirmé que le pourvoi en cassation de M. B... ne suspendait pas l'action de la cour administrative (point 3 de la décision).
3. Frais de justice :
L'article L. 761-1 du code de justice administrative précise que la partie perdante peut être condamnée à verser une somme au titre des frais de justice. Dans ce cas, M. B..., étant la partie perdante, a été condamné à payer 3 000 euros à la commune de Bassuet, conformément aux exigences de cet article.
En conclusion, le Conseil d'État a validé la décision de la cour administrative d'appel, justifiant son raisonnement par des références claires aux textes réglementaires et à la jurisprudence.