Résumé de la décision
La décision porte sur la question de la conformité à la Constitution des dispositions du 1 de l'article 1731 bis du code général des impôts, dans sa rédaction issue de la loi de finances rectificative pour 2012. M. B... conteste ces dispositions, arguant qu'elles enfreignent le principe de l'égalité devant la loi et les principes de nécessité, de proportionnalité et d'individualisation des peines. Le tribunal a décidé de renvoyer au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité concernant l'application des pénalités fiscales mentionnées, en considérant que cette question présente un caractère sérieux.
Arguments pertinents
1. Conditions de renvoi au Conseil constitutionnel : Le Conseil d'État, se fondant sur l'article 23-4 de l'ordonnance du 7 novembre 1958, a établi que pour qu'une question de constitutionnalité soit renvoyée, elle doit être applicable au litige, ne pas avoir été précédemment déclarée conforme à la Constitution, et présenter un caractère sérieux.
> "La question [...] présente un caractère sérieux."
2. Dispositions fiscales contestées : M. B... conteste la majoration de ses impôts sur le revenu, fondée sur l'article 1728 du code général des impôts, et le 1 de l'article 1731 bis, affirmant qu'il y a une atteinte aux droits garantis par la Constitution.
> "M. B... soutient que l'article 1731 bis [...] méconnaît le principe de l'égalité devant la loi."
3. Question de conformité à la Constitution : Le tribunal a conclu qu'étant donné que les dispositions contestées n'avaient pas reçu un jugement de conformité par le Conseil constitutionnel, il convenait de soumettre cette question au Conseil. Cela démontre l'importance de la proportionnalité des peines fiscales.
> "La question [...] présente un caractère sérieux ; qu'ainsi, il y a lieu de renvoyer au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité invoquée."
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article 1728 du code général des impôts : Cet article stipule que le défaut de production de déclarations dans les délais entraîne l'application de majorations. La façon dont ces majorations sont appliquées fait l'objet de contestation, en rapport avec le principe d'égalité et de proportionnalité.
> Code général des impôts - Article 1728 : "Le défaut de production dans les délais prescrits d'une déclaration [...] entraîne l'application, sur le montant des droits mis à la charge du contribuable [...] d'une majoration de : a. 10 % [...] b. 40 % [...] c. 80 % en cas de découverte d'une activité occulte."
2. Interprétation de l'article 1731 bis : Cet article encadre l'imputation des déficits et la non-imputation sur certains rehaussements, ce qui peut affecter le traitement des pénalités appliquées par l'administration fiscale. Le tribunal a vérifié si l'application de cet article en faisait une violation de droits garantis.
> Code général des impôts - Article 1731 bis : "Pour l'établissement de l'impôt sur le revenu, les déficits mentionnés [...] ne peuvent s'imputer sur les rehaussements [...] donnant lieu à l'application de l'une des majorations prévues."
3. Principes de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : Les fondements légaux des arguments avancés par M. B... reposent sur les principes d'égalité et de proportionnalité, affirmés dans cette Déclaration, ce qui est crucial pour le débat sur la constitutionnalité des dispositions fiscales.
> Déclaration des droits de l'homme et du citoyen - Article 6 : "Tous les citoyens sont égaux devant la loi, et sont également admissibles à toutes dignités, places, et emplois publics."
Cette décision de renvoi au Conseil constitutionnel est ainsi un acte de préservation des droits fondamentaux face à des dispositions fiscales jugées potentiellement inéquitables.