Résumé de la décision :
La société General Electric Medical Systems a formé un pourvoi en cassation contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Versailles. Ce pourvoi visait l'annulation des articles 2 et 3 de cet arrêt. Toutefois, la société a décidé de se désister partiellement de ses conclusions concernant une cotisation minimale de taxe professionnelle, acceptée par l'administration. Le Conseil d'État a pris acte de ce désistement et a refusé d'admettre le surplus des conclusions du pourvoi, considérant que les arguments avancés par la société n'étaient pas de nature à justifier une admission.
Arguments pertinents :
1. Désistement partiel : Le Conseil d'État a constaté que le désistement de la société GE Medical Systems par rapport à la cotisation de 1 864 368 euros était "pur et simple". "Rien ne s'oppose à ce qu'il en soit donné acte", établissant ainsi la légitimité du désistement.
2. Irrecevabilité du surplus du pourvoi : Le Conseil a jugé que les moyens soulevés par la société visant à contester les articles 2 et 3 de l'arrêt attaqué n'étaient pas sérieux. Il a notamment relevé que l'article L. 822-1 du code de justice administrative stipule que: "Le pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat fait l'objet d'une procédure préalable d'admission. L'admission est refusée par décision juridictionnelle si le pourvoi est irrecevable ou n'est fondé sur aucun moyen sérieux".
3. Insuffisance de motivation : Les arguments concernant l’insuffisance de motivation et les contradictions de motifs de la cour administrative d'appel n'ont pas convaincu le Conseil d'État. Cela démontre que les exigences de motivation des décisions judiciaires sont rigoureusement examinées, mais que le Conseil n’a pas trouvé que les éléments présentés par la société justifiaient une remise en cause de la décision précédente.
Interprétations et citations légales :
1. Droit de désistement : Le désistement de la société est encadré par des principes de procédure qui lui permettent de renoncer à une partie de son recours. Le Conseil d'État a souligné que le désistement partiel n’entache pas la validité des procédures antérieures, renvoyant à la jurisprudence sur la nature du désistement.
2. Article L. 822-1 du code de justice administrative : Cet article précise que pour qu’un pourvoi soit admis, il doit être fondé sur des moyens sérieux, ce qui a conduit le Conseil à ne pas admettre le surplus des conclusions de la société. La nécessité d'une motivation précise dans les décisions administratives est ici mise en avant.
3. Règles de dévolution de la charge de la preuve : Les critiques par rapport à la charge de la preuve et le choix des termes de comparaison dans l'évaluation des bénéfices par l'administration n'ont pas été considérées comme des arguments suffisant pour renverser la décision. Le Conseil a souligné que la conformité de la méthode elle-même n'était pas en litige, mais plutôt son application, ce qui impute ici une rigueur dans l’analyse des éléments de preuve et leur pertinence quant au cadre fiscal.
En résumé, la décision souligne les exigences de motivation et le sérieux des moyens présentés dans les recours en cassation, tout en balayant les arguments fournis par la société, qui n'ont pas suffi à démontrer un manquement ou une irrégularité substantielle dans le jugement antérieur.