Résumé de la décision
M. H... a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Dijon qui a rectifié les résultats des élections municipales du 15 mars 2020 à Dornecy (Nièvre). Selon ce jugement, les candidats élus avaient été déclarés avec un nombre de voix erroné, leur attribuant 20 voix de plus qu'ils n'en avaient réellement obtenues. Le tribunal a rectifié les résultats sans annuler les élections, arguant que l'erreur de dépouillement n'avait pas empêché l'élection légale des candidats déclarés et qu'elle n'affectait pas le résultat du scrutin. L'appel de M. H... a été rejeté.
Arguments pertinents
1. Erreur de dépouillement : Le tribunal a établi que l'erreur d'interprétation du tableau de dépouillement n'affectait que les candidats élus et non l'ensemble des candidats. Cela a été souligné par le fait que le dépouillement avait été réalisé conformément aux prescriptions de l'article R. 64 du Code électoral, sous la surveillance des membres du bureau. Ce contrôle ainsi que la différence de résultat entre candidats élus et non élus n’a pas établi la preuve d'une manœuvre frauduleuse.
2. Influence sur le résultat : Le tribunal a estimé que l'erreur, bien que significative, ne pouvait influencer le résultat final du scrutin, puisque même après rectification, les voix des candidats élus demeuraient supérieures à la majorité absolue requise et au quart des inscrits. Cela a été déterminé en appliquant l'article L. 253 du Code électoral, selon lequel « nul n'est élu au premier tour de scrutin s'il n'a réuni... la majorité absolue des suffrages exprimés ».
Interprétations et citations légales
Le tribunal a fait référence à plusieurs textes de loi pour justifier sa décision :
1. Article L. 253 du Code électoral: Ce texte établit les conditions d'élection au premier tour pour les communes de moins de 1000 habitants. Il stipule que « nul n'est élu au premier tour de scrutin s'il n'a réuni : 1° La majorité absolue des suffrages exprimés ; 2° Un nombre de suffrages égal au quart de celui des électeurs inscrits ». L'interprétation de ce texte a été cruciale pour statuer sur la validité des résultats électoraux.
2. Article R. 64 du Code électoral: Mentionné dans le contexte de l'exécution du dépouillement, cet article souligne l'importance de l'organisation et de la transparence lors du dépouillement des votes, ce qui a renforcé l'argument selon lequel l'erreur constatée ne remettait pas en cause l’intégrité du processus électoral.
Le tribunal a en conséquence conclu que l'erreur de comptabilisation, bien que regrettable, n'avait pas entaché l'élection des candidats et que les résultats de celle-ci demeuraient conformes aux exigences légales. Ces interprétations des textes sont essentielles pour illustrer le cadre juridique dans lequel le jugement a été rendu et la protection de l'intégrité des élections locales.