Résumé de la décision
La décision traite d'un pourvoi introduit par le ministre de l'intérieur contre un jugement avant-dire-droit du tribunal administratif de Paris, qui avait ordonné aux ministres de l'intérieur et de la défense de communiquer des informations concernant Mme B... inscrite dans certains traitements automatisés de données personnelles. Cependant, suite à une décision rendue par le Conseil d'Etat le 7 décembre 2016 sur une demande similaire de Mme B..., le Conseil d'Etat conclut que le pourvoi du ministre de l'intérieur est devenu sans objet. Ainsi, la décision annonce qu'il n'y a pas lieu de statuer sur ce pourvoi.
Arguments pertinents
1. La recevabilité des conclusions : Le Conseil d'Etat cite l'article R. 351-4 du code de justice administrative, soulignant que les tribunaux administratifs ont la compétence pour rejeter les conclusions qui sont manifestement irrecevables. Cette règle joue un rôle clé dans le traitement de la demande initiale de Mme B... et des enjeux soulevés par le pourvoi.
2. La nécessité de communication des informations : Le jugement du tribunal administratif visait à garantir le droit d'accès aux données personnelles, illustré par les ordonnances de la CNIL qui assument une compétence d'information sur ce sujet. Cependant, le développement ultérieur du dossier par le Conseil d'État a permis de statuer sur le fond, rendant ainsi le pourvoi superflu.
Interprétations et citations légales
1. Sur la compétence des juridictions administratives : Selon l’article R. 351-4 du code de justice administrative, le Conseil d’Etat est compétent pour statuer sur des conclusions d’origine irrecevable même si cela relève d'une juridiction administrative. Cette disposition met en avant la prérogative des instances administratives d'évaluer la recevabilité des recours.
2. Sur la protection des données personnelles et leur communication : Le jugement avant dire droit du 20 septembre 2013 s'inscrit dans la logique de protection et de transparence régie par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 et le décret n° 2005-1309 du 20 octobre 2005, qui encadrent respectivement la protection des données personnelles et l'accès aux informations les concernant. Le Conseil d’Etat fait référence à ces textes lorsqu'il rappelle que la demande d’accès aux données personnelles de Mme B... visait à garantir ses droits face à des informations la concernant dans des fichiers étatiques.
3. Conséquence de la décision du 7 décembre 2016 : La décision rendue par le Conseil d'État introduit une évolution dans le traitement des requêtes sur la protection de la vie personnelle face aux fichiers de renseignements, et elle souligne que l'examen sur le fond par cette nouvelle décision rend caduque le recours en appel, illustrant ainsi l'importance de la continuité de la protection des données personnelles dans le cadre juridique français.
Ainsi, cette décision illustre la complexité des questions relatives à la protection des données personnelles dans les procédures administratives, en mettant en avant les responsabilités des juridictions administratives et le cadre légal qui les gouverne.