Résumé de la décision
La société Goodyear a contesté plusieurs impositions fiscales, notamment la taxe spéciale d'équipement, la taxe foncière, la taxe d'enlèvement des ordures ménagères et la taxe pour la gestion des milieux aquatiques. Le tribunal administratif a statué que la taxe spéciale d'équipement, perçue au profit d'un établissement public de l'État, ne relève pas de sa compétence mais de celle de la cour administrative d'appel de Marseille. Concernant les autres impositions, le tribunal a jugé que les moyens avancés par Goodyear ne justifiaient pas l'admission du pourvoi. Par conséquent, une partie des conclusions a été transférée à la cour administrative d'appel, tandis que le surplus des demandes n'a pas été admis.
Arguments pertinents
1. Compétence juridictionnelle : Le tribunal a précisé que « la taxe spéciale d'équipement mise à la charge de la société Goodyear a été perçue au profit d'un établissement public de l'État », ce qui signifie que cette taxe ne peut être considérée comme une imposition locale. En vertu de l'article R. 811-1 du code de justice administrative, « le tribunal administratif statue en premier et dernier ressort sur les litiges relatifs aux impôts locaux », ce qui ne s'applique pas dans ce cas.
2. Évaluation des impositions : La société Goodyear a soulevé plusieurs moyens pour contester la taxe foncière et les autres impositions. Le tribunal a jugé que ces arguments, relatifs à la motivation des jugements et à l'application des méthodes d'évaluation, « ne sont pas de nature à permettre l'admission » du pourvoi.
Interprétations et citations légales
1. Compétence des juridictions : L'article R. 811-1 du Code de justice administrative établit la compétence des juridictions en matière de litiges fiscaux. La décision affirme clairement que : « Cette taxe ne saurait être regardée comme une imposition locale », justifiant ainsi le transfert du litige à la cour administrative d'appel de Marseille.
2. Droits de la défense : La société Goodyear a soutenu que le tribunal administratif a méconnu les droits de la défense. Toutefois, le tribunal a rétorqué que l'administration n'avait pas à justifier des droits excédant ceux résultant des déclarations fiscales, fondant ainsi sa décision sur le respect des procédures fiscales établies.
3. Méthodes d'évaluation : La société a contesté la méthode d'appréciation directe de l'administration pour évaluer la valeur locative de ses installations, affirmant qu'une erreur de droit a été commise. Néanmoins, le tribunal a conclu que cet argument ne permet pas d'admettre le pourvoi, affirmant que « les moyens [...] ne sont pas de nature à permettre l'admission de ces conclusions ».
En conclusion, la décision se base sur des principes établis sur la compétence juridictionnelle et sur le respect des procédures fiscales, tout en soulignant que les moyens invoqués par Goodyear ne justifient pas l'admission de son pourvoi devant le Conseil d'État.