Résumé de la décision
La société à responsabilité limitée Overprint France a contesté une décision administrative qui remettait en cause son exonération d'impôt sur les sociétés, dont elle avait bénéficié en raison de la reprise de la société Sud Print Services, considérée comme une entreprise industrielle en difficulté. Après avoir obtenu gain de cause devant le tribunal administratif, la cour administrative d'appel de Marseille a annulé ce jugement, concluant que Sud Print Services ne répondait pas aux critères d'une entreprise industrielle selon l'article 44 septies du code général des impôts. Overprint France a alors formé un pourvoi en cassation, qui a été rejeté par le Conseil d'État.
Arguments pertinents
1. Critères d'une entreprise industrielle : La cour administrative d'appel a jugé que Sud Print Services ne pouvait pas bénéficier de l'exonération car son activité n'était pas conforme à la définition légale d'une entreprise industrielle. Elle a noté que la société faisait un large recours à la sous-traitance, ce qui a conduit à conclure que ses installations techniques, matériels et outils n'étaient pas prépondérants. L'arrêt indique : « il ne résultait pas de l'instruction que les installations techniques, le matériel et l'outillage [...] aient joué un rôle prépondérant dans son activité. »
2. Sous-traitance et activité industrielle : La cour a précisé que le recours à la sous-traitance en soi n'entrave pas la qualification d'entreprise industrielle, mais qu'il était nécessaire d'examiner la nature de l'activité et des équipements utilisés pour établir si elle pouvait être classée comme telle. Ce raisonnement est clairement vu dans le point où la cour déclare : « s'est bornée à apprécier si l'activité menée par l'entreprise reprise et le rôle des équipements permettaient de la regarder comme une entreprise industrielle. »
3. Valeur des équipements : Le Conseil d'État a jugé que l'argument selon lequel Sud Print Services établirait la valeur vénale de ses machines était inopérant, soulignant que la cour avait basé sa décision sur des constatations adéquates sur la nature de l'entreprise et non sur l'évaluation des équipements.
Interprétations et citations légales
Le texte fondamental de la décision réside dans l'interprétation de l'article 44 septies du Code général des impôts. L'article stipule : « Les sociétés créées pour reprendre une entreprise industrielle en difficulté [...] bénéficient d'une exonération d'impôt sur les sociétés à raison des bénéfices réalisés, à l'exclusion des plus-values [...] ». La cour a confirmé que pour qu'une société puisse bénéficier de cette exonération, elle doit exercer une activité industrielle, définie comme : « une activité qui concourt directement à la fabrication ou la transformation de biens corporels mobiliers ».
L'absence d'évaluation des éléments d'actif immobilisé selon la méthode applicable aux établissements industriels a également été un point crucial dans la décision. Les juges ont déterminé que la faible valeur des installations et équipements, ainsi que leur manque de contribution substantielle à l'activité de la société, rendaient non fondé le recours à l'exonération.
En conclusion, la décision du Conseil d'État s'est fondée sur une analyse rigoureuse des faits, appuyée par des interprétations juridiques précises de la législation applicable, limitant le bénéfice des exonérations fiscales aux véritables entreprises industrielles au sens strict établi par le législateur.