Résumé de la décision
M. A... a formé un pourvoi en cassation contre une ordonnance du 23 février 2016 par laquelle la cour administrative d'appel de Paris avait rejeté sa demande d'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Paris du 28 octobre 2015, considerant sa requête comme tardive. Le Conseil d'État a annulé l'ordonnance en raison d'une erreur de droit, estimant que le délai d'appel n'avait pas expiré, car M. A... avait retiré la notification du jugement dans le délai de garde.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la requête : La cour administrative d'appel a d'abord jugé la requête de M. A... comme "manifestement irrecevable" en raison de son enregistrement tardif (au-delà du délai de deux mois) après la notification du jugement contesté. Cependant, le Conseil d'État a corrigé cette appréciation, arguant que le délai d'appel ne commençait à courir qu'à partir de la date de retrait de la lettre notifiant le jugement.
2. Délai d'appel : Le Conseil d'État a souligné que le retrait de la lettre au bureau de poste par M. A... était effectué avant l'expiration du délai de garde légalement prévu de quinze jours. Par conséquent, "la requête de M. A... a été présentée avant l'expiration du délai d'appel de deux mois", rendant ainsi la décision précédente erronée.
Interprétations et citations légales
1. Délai d'appel : La décision se fonde sur les articles suivants :
- Code de justice administrative - Article R. 811-2 : précise que le délai d'appel est de deux mois et commence à courir à partir de la notification à la partie.
- Code de justice administrative - Article R. 751-3 : stipule que les décisions sont notifiées par lettre recommandée et mentionne la date de notification.
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : permet aux présidents de juridictions d’ordonner le rejet d'une requête manifestement irrecevable.
2. Inexactitude de la date de notification : Le Conseil d'État a confronté l'argument de la cour qui se basait sur la date de présentation du pli (29 octobre 2015), notant que le retrait n’avait eu lieu qu'après. Le retrait effectué le 12 novembre 2015 a été crucial pour établir que le délai d'appel n'avait pas été dépassé.
Cette décision illustre ainsi l'importance des éléments formels relatifs à la notification des jugements, qui peuvent avoir des conséquences significatives sur les droits des parties en matière de recours juridique.