Résumé de la décision
La société Centre Informatique Arcachonnais (CIA), représentée par son liquidateur amiable, conteste une décision de la cour administrative d'appel de Bordeaux qui a rejeté son appel suite à un jugement du tribunal administratif de Bordeaux. Ce jugement avait déchargé la société de certains redressements fiscaux, mais avait maintenu d'autres. La question principale portait sur la nature des droits acquis par la société concernant les logiciels et leur traitement fiscal. La plus haute juridiction a annulé l'arrêt de la cour, a renvoyé l'affaire à cette même cour et a condamné l'État à verser une somme de 3 000 euros au liquidateur amiable au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : La cour administrative a commis une erreur de droit en ne vérifiant pas si les droits litigieux étaient susceptibles de cession. La décision précise que "la cour a... statué ainsi, sans rechercher si les droits litigieux étaient susceptibles de faire l'objet d'une cession", ce qui constitue un manquement aux exigences juridiques pertinentes.
2. Nature des éléments incorporels : La distinction faite entre les droits constituant une source régulière de profits et les valeurs d'actifs incorporels a été évoquée. Selon le Code général des impôts, "ne doivent suivre le régime fiscal des éléments incorporels de l'actif immobilisé de l'entreprise que les droits constituant une source régulière de profits, dotés d'une pérennité suffisante et susceptibles de faire l'objet d'une cession".
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 38 : L'article 38 définit la constitution du bénéfice net en précisant que "Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l'actif net à la clôture et à l'ouverture de la période dont les résultats doivent servir de base à l'impôt". La décision souligne l'importance d'établir si les droits d'utilisation des logiciels peuvent être considérés comme un élément incorporel susceptible d'être amorti.
2. Code général des impôts - Article 209 : Cet article est mentionné pour indiquer que la même logique s'applique en matière d'impôt sur les sociétés. La nécessité de prouver que les droits acquis ne sont pas seulement coûtés mais qu'ils représentent également une possibilité de rentabilité et de cession est cruciale pour leur classification comptable.
En conclusion, cette décision illustre l'importance de la rigueur dans l'application du droit fiscal, notamment en ce qui concerne la reconnaissance des droits de propriété intellectuelle et leur traitement au sein des comptes d'une entreprise. La cour a souligné que le manque d'examen sur la cession de ses droits constitue une violation des principes juridiques établis, justifiant ainsi l'annulation de l'arrêt et la nécessité d'un nouvel examen.