Résumé de la décision :
M. et Mme B... ont contesté des impositions supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales au titre des années 2009 et 2010, résultant d'un examen contradictoire de leur situation fiscale. Le tribunal administratif de Paris a rejeté leur demande. La cour administrative d'appel de Paris a partiellement prononcé un non-lieu à statuer sur certaines conclusions, tandis que le restant de leur demande a été rejeté. M. et Mme B... ont formé un pourvoi en cassation. La cour administrative d'appel a estimé qu'ils n'avaient pas été privés de leur droit à un débat, car ils n'avaient pas demandé de rencontre pour tous les chefs de rectification contestés. Le Conseil d'État a rejeté leur pourvoi, confirmant ainsi l'arrêt de la cour.
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Arguments pertinents :
1. Sur la régularité de l'arrêt attaqué :
La cour a constaté que M. et Mme B... avaient reçu et eu l'occasion de répondre à un mémoire en réplique du ministre, respectant ainsi le principe du contradictoire. Le Conseil d'État a affirmé que les requérants ne pouvaient pas soutenir que leur droit à un procès équitable avait été violé.
« Ils ne sont, dès lors, pas fondés à soutenir que le caractère contradictoire de l'instruction a été méconnu. »
2. Sur le bien-fondé des impositions :
Les demandeurs avaient demandé un entretien concernant certains chefs de rectification, mais avaient exclu d’autres en litige. Le Conseil d'État a jugé qu’ils ne pouvaient se prévaloir d'une violation de la charte des droits du contribuable pour ces autres chefs, puisque leur demande était limitée.
« Un contribuable... ne saurait soutenir utilement devant le juge de l'impôt qu'il a été privé de cette garantie pour les autres chefs de rectification.»
3. Conclusion sur l'annulation :
Les arguments de M. et Mme B... n'ayant pas été acceptés, le Conseil d'État a conclu au rejet du pourvoi.
« Il résulte de ce qui précède que M. et Mme B... ne sont pas fondés à demander l'annulation de l'arrêt qu'ils attaquent. »
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Interprétations et citations légales :
1. Code de justice administrative - Article R. 611-1 :
Cet article définit les règles concernant la communication des mémoires et des pièces entre les parties. Il insiste sur le respect du contradictoire, qui est essentiel pour la légitimité des décisions judiciaires.
« La requête et les mémoires... sont communiqués aux parties... »
2. Code de justice administrative - Article R. 613-2 :
Cet article précise les délais de clôture de l'instruction, affirmant ainsi la nécessité d'un respect des délais pour garantir le droit à un procès équitable.
« Si le président de la formation de jugement n'a pas pris une ordonnance de clôture, l'instruction est close trois jours francs avant la date de l'audience... »
3. Livre des procédures fiscales - Article L. 10 :
Il stipule que l’administration doit fournir la charte des droits et obligations à un contribuable avant de procéder à une vérification, garantissant ainsi une protection des droits du contribuable durant le contrôle fiscal.
« Avant l'engagement d'une des vérifications... l'administration des impôts remet au contribuable la charte des droits et obligations... »
Ces articles maintiennent un équilibre entre les droits des contribuables et la nécessité d'une administration fiscale efficace et transparente. Les arguments présentés dans cette décision illustrent comment le choix de soulever certaines demandes peut affecter la capacité d'un contribuable à faire valoir ses droits dans un contentieux fiscal.