Résumé de la décision
La société Elise a contesté des rappels de taxe sur la valeur ajoutée et des cotisations supplémentaires d'impôt sur les sociétés, ainsi qu'une amende prévue par l'article 1759 du code général des impôts, suite à une vérification de comptabilité. Après avoir été déboutée devant le tribunal administratif de Paris et la cour administrative d'appel, le Conseil d'État, dans une décision du 13 février 2020, a admis partiellement le recours de la société Elise en annulant l'arrêt de la cour qui avait rejeté les conclusions concernant l'amende. Le Conseil d'État a considéré que la société Elise avait, dès la première instance, contesté cette amende. L’État a été condamné à verser 3 000 euros à la société Elise au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Nature de la Contestation : La décision souligne que la société Elise a contesté les cotisations et l'amende ensemble, en précisant que les moyens de contestation visaient aussi l'amende. Le Conseil d'État note que la cour s'est méprise sur la portée des écritures de la société, ce qui constitue une erreur de droit : "la cour s'est méprise sur la portée des écritures de la société requérante en jugeant qu'elle n'avait pas demandé au tribunal administratif de Paris la décharge de cette amende".
2. Principe de la Contestation de l'Amende : Le Conseil d'État affirme que toute personne sanctionnée par une amende fiscale peut contester celle-ci, tant sur son principe que sur son montant. Cela réaffirme le droit fondamental de défendre ses intérêts devant la justice administrative.
3. Formule de Détail : En raison de la confusion du juge d'appel sur le champ de la contestation initiale, le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour administrative d'appel concernant l'amende, ouvrant ainsi la voie à un nouvel examen de l'affaire.
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 1759 : Ce texte stipule que les sociétés qui ne révèlent pas l'identité des bénéficiaires de distributions de revenus s'exposent à une amende égale à 100 % des sommes en question. Ce passage est crucial car il fonde directement la pénalité administrative attaquée par la société Elise.
2. Droit à la défense en matière fiscale : Le jugement du Conseil d'État réaffirme le droit des contribuables de contester tant les impositions que les amendes qui en découlent, arguant que : "la personne sanctionnée par cette pénalité peut contester son principe, son montant et la procédure".
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article permet au juge de condamner l'État à verser des frais de justice en cas de litige. Dans cette affaire, le montant de 3 000 euros est justifié pour couvrir les frais de la société Elise engagés dans ce contentieux administratif.
En conclusion, cette décision met en lumière le droit des personnes morales à contester les amendes fiscales en associant leur contestation à celle des impôts sous-jacents, et clarifie le cadre juridique entourant cette procédure.