Résumé de la décision
Dans l'affaire opposant la société SGI à l'administration fiscale, la Cour administrative d'appel a confirmé le redressement opéré par l'administration en raison du caractère fictif des opérations pour lesquelles la société prétendait déduire la TVA. La Cour de justice de l'Union européenne a clairement établi que, pour refuser la déduction de la TVA, il suffît que l'administration prouve que les opérations correspondantes n'ont pas été réalisées. Par conséquent, la cour n'a pas fait d'erreur en considérant que le fait que la société SGI, experte en défiscalisation, ne pouvait ignorer ce caractère fictif constituait un motif suffisant pour confirmer le redressement. Le pourvoi de la société SGI a donc été rejeté.
Arguments pertinents
1. Caractère fictif des opérations : La cour a souligné que le caractère fictif des opérations litigieuses n'était pas contesté. L’absence de contestation de ce fait fondamental a permis à l'administration de refuser la déduction de la TVA. Ainsi, l'argument selon lequel la cour aurait commis une erreur de droit en tenant compte de ce caractère fictif a été écarté.
2. Inopérance de l'argument de fraude : La cour a estimé que la société SGI ne pouvait pas se prévaloir de l’absence d’indices de fraude pour justifier sa demande de déduction de la TVA, statuant que le simple fait que les opérations n'aient pas eu lieu était suffisant pour justifier le redressement.
Citation pertinente : "Il suffit que l'administration établisse que les opérations auxquelles [la facture] correspond n'ont pas été réalisées effectivement."
Interprétations et citations légales
- Interprétation de l'article 17 de la directive 77/388/CEE : La Cour de justice de l'Union européenne interprète cet article comme permettant à l'administration de refuser le droit à déduction de la TVA lorsqu'elle établit que les opérations correspondantes n'ont pas été effectuées, indépendamment de la connaissance de l'assujetti sur le caractère fictif des opérations. Cela met l'accent sur la nécessité d'une réalité substantielle des opérations pour légitimer une déduction de TVA.
Citation légale : "Pour refuser à l'assujetti destinataire d'une facture le droit de déduire la TVA mentionnée sur cette facture, il suffit que l'administration établisse que les opérations auxquelles cette facture correspond n'ont pas été réalisées effectivement."
- Code général des impôts : Les dispositions pertinentes du Code précisent les règles de déduction de la TVA et les conditions de leur mise en œuvre, en accord avec l’harmonisation des législations fiscales des États membres de l'UE.
Référence : Code général des impôts - Article 271 et suivants, qui précisent les conditions générales de déduction de la TVA.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que chaque partie doit supporter ses propres frais. Dans cette affaire, la Cour a décidé qu'aucune somme ne serait mise à la charge de l'État, qui n'était pas la partie perdante dans l'instance.
En conclusion, cette décision souligne l'importance de la réalité des opérations économiques pour le droit à déduction de la TVA et réaffirme le pouvoir des administrations fiscales à contrôler la réalité des transactions au regard de la législation européenne en matière fiscale.