Résumé de la décision
La commune de Saint-Jean-de-Maurienne a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Grenoble qui avait rejeté sa demande d'indemnisation de 29 593 euros pour préjudices subis suite à la résiliation d'une convention avec l'État concernant l'instruction des demandes d'urbanisme. La cour a confirmé le jugement en considérant que la commune n'avait pas justifié de manière adéquate le montant et la réalité de son préjudice, malgré la reconnaissance d'une faute de l'État pour non-respect du préavis de résiliation. En conséquence, la requête a été rejetée et les frais de justice n'ont pas été mis à la charge de l'État.
Arguments pertinents
1. Faute de l'État : La cour a reconnu que le préfet de la Savoie avait commis une faute en ne respectant pas le préavis de six mois stipulé dans la convention. Cependant, cela ne suffisait pas à établir le droit à indemnisation de la commune.
- Citation pertinente : "Il est constant que ce préavis n'a pas été respecté par le préfet de la Savoie."
2. Justification du préjudice : La commune n'a pas fourni de preuves suffisantes pour justifier le montant de son préjudice. Les documents présentés n'étaient pas suffisants pour établir la réalité et le montant des pertes subies.
- Citation pertinente : "En se référant à ces seules pièces, dont au surplus l'une n'a pas été communiquée à l'autre partie, la requérante ne justifie pas de la réalité et du montant du préjudice."
3. Rejet des conclusions indemnitaires : La cour a décidé de ne pas examiner la fin de non-recevoir soulevée par l'État, car la commune n'avait pas fondé sa demande sur des éléments probants.
- Citation pertinente : "La commune de Saint-Jean-de-Maurienne n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Grenoble a rejeté sa demande."
Interprétations et citations légales
1. Convention de mise à disposition : L'article 9 de la convention stipule que celle-ci peut être dénoncée avec un préavis de six mois. Le non-respect de cette clause constitue une faute, mais cela ne garantit pas automatiquement une indemnisation.
- Code de justice administrative - Article 9 : "La présente convention peut être dénoncée à tout moment par chacune des parties, par lettre recommandée avec accusé de réception, avec un préavis de six mois."
2. Charge de la preuve : La décision souligne l'importance de la charge de la preuve dans les demandes d'indemnisation. La commune devait prouver non seulement l'existence d'une faute, mais aussi le préjudice et son montant.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, une somme au titre des frais exposés par la commune."
3. Frais de justice : La cour a également précisé que les frais de justice ne peuvent être mis à la charge de l'État, car celui-ci n'était pas la partie perdante dans le litige.
- Citation pertinente : "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, une somme au titre des frais exposés par la commune."
Cette décision illustre l'importance de la rigueur dans la présentation des preuves lors des demandes d'indemnisation et rappelle que la reconnaissance d'une faute ne suffit pas à établir un droit à réparation sans éléments probants.