Résumé de la décision
Le Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise (SYTRAL) a contesté un jugement du tribunal administratif de Lyon, qui a annulé un avenant au marché de maîtrise d'œuvre signé avec la société Systra. Cet avenant portait sur des prestations supplémentaires concernant l'électrification d'une ligne de trolleybus. La cour a confirmé le jugement initial, considérant que les motifs d'annulation étaient fondés, notamment en raison du dépassement de 33,5 % du montant initial du marché, lequel a bouleversé l'économie de celui-ci. La cour a également rejeté les demandes de remboursement des frais de litige par le SYTRAL.
Arguments pertinents
1. Montant et caractère des prestations : La cour a souligné que les modifications apportées par l'avenant n'étaient pas dues à des sujétions techniques imprévues, mais découlaient de projets d’aménagement urbains planifiés, ce qui ne justifie pas la modification de la rémunération convenue.
> "…ne présentent pas le caractère de sujétions techniques imprévues dans l'exécution des travaux mais seulement la prise en compte de projets d'aménagements urbains de la métropole de Lyon."
2. Bouleversement de l’économie du marché : L’avenant a entraîné une augmentation significative du montant initial, ce qui a été décrit comme un bouleversement de l'économie du marché.
> "…l'augmentation de 33,5 % du montant prévu par le marché initial et aux circonstances de l'espèce, comme ayant bouleversé l'économie du marché."
3. Application des règles du code des marchés publics : Le tribunal a soutenu que les avenants sont soumis à la règle générale du code des marchés publics, et que la comparaison des modifications apportées par rapport aux conditions initiales doit respecter ces dispositions.
> "Il ne résulte en effet d'aucune disposition du code des marchés publics ou de la loi du 12 juillet 1985 que les avenants aux marchés de maîtrise d'oeuvre seraient soustraits à la règle générale fixée par l'article 20 de ce code."
Interprétations et citations légales
1. Article 20 du Code des marchés publics : Cet article stipule les conditions dans lesquelles un avenant peut être réalisé sans bouleverser l’économie d’un marché. Il précise que les modifications importantes nécessitent une attention particulière pour ne pas changer la nature du marché.
> "Dans tous les autres cas, un avenant ou une décision de poursuivre ne peut bouleverser l'économie du marché, ni en changer l'objet."
- Cette règle encadre les ajustements contractuels et protège les principes de transparence et d’équité dans les marchés publics.
2. Loi n° 85-704 du 12 juillet 1985 : Elle fixe les modalités de rémunération des prestations de maîtrise d’œuvre. Cette loi, conjuguée avec le décret n° 93-1268, souligne l'importance du respect des conditions contractuelles initiales.
> "La mission de maîtrise d'oeuvre donne lieu à une rémunération forfaitaire fixée contractuellement."
- Cela rappelle que toute révision contractuelle doit être dûment justifiée et en accord avec les stipulations initiales.
Conclusion
La décision de la cour confirme l'importance de respecter les conditions contractuelles dans la gestion des marchés publics. Les décisions antérieures montrent que les modifications doivent être justifiées par des circonstances imprévues et qu'une augmentation significative des coûts ou des modifications de l'objet d’un marché peuvent entraîner son annulation. Ainsi, cette affaire illustre la nécessité d'une rigoureuse interprétation des lois encadrant les marchés publics pour préserver l’économie des contrats.