Résumé de la décision
M. B..., ressortissant malien, a introduit une requête devant la cour pour annuler un jugement du tribunal administratif de Nantes qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté d'assignation à résidence pris par la préfète de Maine-et-Loire. Cet arrêté, daté du 2 mai 2017, imposait à M. B... une assignation à résidence d'une durée de quarante-cinq jours, dans le contexte d'une décision de remise aux autorités italiennes. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, concluant que M. B... n'était pas fondé dans ses arguments et a rejeté sa requête.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de l'illégalité de la remise à l'Italie :
La cour a noté que l'arrêté du 28 février 2017, qui décidait de la remise de M. B... aux autorités italiennes, était devenu définitif, car aucun recours n'avait été formé contre celui-ci. Ainsi, M. B... ne pouvait pas contester l'illégalité de ce dernier dans sa requête sur l'assignation à résidence.
> "Cet arrêté, contre lequel aucun recours contentieux n'a été formé, est devenu définitif ; qu'il suit de là que M. B...n'est pas recevable à exciper de son illégalité."
2. Inopérabilité des moyens relatifs à la méconnaissance du droit d'asile :
La cour a considéré que les arguments concernant la méconnaissance des règlements européens et du droit d'asile étaient inopérants dans le cadre d'une contestation portant sur une assignation à résidence, puisque cette décision ne statue pas sur le droit de M. B... de demander l'asile en France.
> "Les moyens tirés de la méconnaissance [...] du droit d'asile sont inopérants pour contester une décision d'assignation à résidence [...]"
3. Perspectives raisonnables d'éloignement :
La cour a mis en avant que M. B... n'a pas démontré que l'exécution de la décision de remise aux autorités italiennes ne pouvait pas être envisagée comme une perspective raisonnable, rejetant ainsi les arguments fondés sur l'absence de perspectives d'éloignement.
> "M. B... n'établit pas que l'exécution de la décision de remise [...] ne demeurerait pas une perspective raisonnable."
4. Obligation de pointage :
Concernant le pointage quotidien, la cour a conclu que l'obligation qui pesait sur M. B..., de se présenter une fois par jour du lundi au vendredi à la police, n'était pas disproportionnée et qu’il n’avait pas justifié que cette obligation lui causait des difficultés.
> "L'obligation de présentation mise à sa charge n'est entachée d'aucune erreur manifeste d'appréciation."
Interprétations et citations légales
1. Règlement (UE) n° 604/2013 :
M. B... a invoqué une méconnaissance de l'article 3-2 dans le cadre de sa contestation. Toutefois, cette disposition ne s'applique pas directement à l'assignation à résidence, ce qui est précisé par la cour.
> "Les moyens tirés de la méconnaissance [...] du droit d'asile sont inopérants pour contester une décision d'assignation à résidence."
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 561-2 :
Cet article permet à l'autorité administrative d'imposer une assignation à résidence lorsque l'étranger ne peut quitter immédiatement le territoire, mais avec la condition que l'éloignement demeure une perspective raisonnable.
> "I.-L'autorité administrative peut prendre une décision d'assignation à résidence à l'égard de l'étranger [...] dont l'éloignement demeure une perspective raisonnable."
3. Évaluation de la charge de l'obligation de pointage :
Les dispositions de l'article R. 561-2 précisent que l'administration peut déterminer les modalités de cette obligation. M. B... n'a pas démontré que cette contrainte était excessivement lourde.
> "L'autorité administrative détermine le périmètre [...] au sein duquel est fixée sa résidence."
Dans l'ensemble, la décision de la cour s'appuie sur l'irrecevabilité des arguments de M. B... et confirme la légalité de l'assignation à résidence en raison de la défense des obligations administratives prévues par la