Résumé de la décision
La présente décision concerne un litige entre la société Advanced Accelerator Applications SA (partie requérante) et la société INEO Provence et Côte d'Azur (partie défenderesse) relatif à des dommages causés par un incendie survenu dans des locaux occupés par la première société, à la suite de travaux réalisés dans le cadre de la construction de bâtiments destinés à accueillir le "Centre européen de recherche en imagerie médicale". L'Université d'Aix-Marseille, propriétaire des lieux, avait conclu une convention avec la société Advanced Accelerator Applications SA, permettant cette occupation. Le tribunal administratif de Marseille a été saisi suite à un incident de compétence survenu après une ordonnance de ce tribunal qui avait initialement décliné sa compétence. Le Tribunal a décidé que la juridiction administrative était compétente pour connaître de ce litige, annulant les décisions précédentes du tribunal administratif et du tribunal de commerce.
Arguments pertinents
1. La décision souligne que le litige concerne une recherche de responsabilité sur des dommages imputables à l'exécution de travaux publics. L'existence d'un lien contractuel direct entre la société requérante et la société défenderesse n'est pas requise pour établir la compétence de la juridiction administrative :
> « ...la société Advanced Accelerator Applications SA recherche la responsabilité de la société INEO Provence et Côte d'Azur pour des dommages que lui ont occasionnés des travaux réalisés, dans un but d'intérêt général... »
2. La décision confirme que, malgré l'occupation des locaux par la société Advanced Accelerator Applications SA, ce litige est ancré dans le domaine de l'intérêt général, permettant ainsi à la juridiction administrative d'intervenir :
> « ...qu'il n'appartient qu'à la juridiction administrative de connaître d'un tel litige. »
Interprétations et citations légales
L'application des lois et des secteurs de compétence juridiques est centrale dans cette décision. Voici quelques textes pertinents :
1. Loi des 16-24 août 1790 : Ce texte établit le principe de séparation des pouvoirs et de l'organisation judiciaire, ce qui justifie la compétence séparée des juridictions administratives et judiciaires. La décision retient que la juridiction administrative est la seule habilitée à trancher des litiges impliquant des opérations d’intérêt public.
2. Décret n° 2015-233 du 27 février 2015 : Ce décret précise les ajustements dans le cadre de la compétence des juridictions administratives, en intégrant aussi l'importance de la recherche d'intérêt général lors du traitement des litiges en matière de construction publique.
3. Code civil - Article 1242 : Cet article sur la responsabilité du fait d'autrui est implicite dans le raisonnement, car il soutient l'idée que des dommages causés durant des travaux publics peuvent engager la responsabilité d'autres acteurs impliqués dans l'exécution.
En conclusion, la décision démontre la clairvoyance du Tribunal à identifier les circonstances particulières de cette affaire et à appliquer la loi de manière à garantir que les litiges liés aux travaux d'intérêt public soient correctement examinés par la juridiction administrative.