Résumé de la décision :
Cette décision porte sur le conflit de compétence entre la juridiction administrative et la juridiction judiciaire dans une affaire impliquant Mme D... B..., qui a intenté une action indemnitaire contre le département des Pyrénées-Atlantiques et l'État à la suite du placement de sa fille C... E... sous l'aide sociale à l'enfance. La juridiction administrative (tribunal administratif de Pau) a finalement renvoyé la question de compétence au Tribunal. La décision prise par le Tribunal affirme que la juridiction judiciaire est compétente pour connaître de la demande de Mme B..., annulant la déclaration de compétence inverse faite par la cour d'appel de Paris.Arguments pertinents :
1. Compétence de la juridiction judiciaire : Le Tribunal reconnaît que la nature des supposées fautes commises par l'aide sociale à l'enfance en lien avec l'assistance éducative est indissociable de la mission confiée au service, ce qui renvoie la compétence à la juridiction judiciaire. Cela repose sur l'idée que les dysfonctionnements allégués sont liés aux obligations d’assistance éducative.> "Il en résulte qu'il appartient à la juridiction judiciaire d'en connaître."
2. Nullité de l'arrêt de la cour d'appel : La décision du Tribunal annule l'arrêt de la cour d'appel de Paris, qui avait erronément affirmé que la juridiction administrative était seule compétente.
> "L'arrêt de la cour d'appel de Paris du 17 novembre 2020 est déclaré nul et non avenu..."
3. Nullité de la procédure devant le tribunal administratif : Le Tribunal invalide la procédure suivie devant le tribunal administratif de Pau, reconnaissant l'inadéquation de cette administration à juger des actions découlant des fautes d'un service d'aide sociale à l'enfance.
> "La procédure suivie devant le tribunal administratif de Pau est déclarée nulle et non avenue..."
Interprétations et citations légales :
1. Législation sur l’aide sociale à l'enfance : Selon le Code de l'action sociale et des familles - Article L. 222-5, les services de l'aide sociale à l'enfance agissent sous la décision du président du conseil départemental. Les actes émanant de ces services, notamment dans le cadre d'un placement, relèvent de l'assistance éducative, soulignant l'importance de la responsabilité de la juridiction judiciaire dans ce contexte.> "Sont pris en charge par le service de l'aide sociale à l'enfance sur décision du président du conseil départemental..."
2. Principe de l’assistance éducative : Le Code civil - Article 375-3 permet au juge des enfants de confier un mineur à l'aide sociale lorsque la protection de l'enfant l'exige. Le lien entre cette obligation et les conséquences d'une potentielle faute administrative relative à cette mission souligne que les interventions dans le cadre de l'assistance éducative sont intrinsèquement liées à la compétence judiciaire.
> "Si la protection de l'enfant l'exige, le juge des enfants peut décider de le confier..."
Conclusion : La décision renforce la nécessité pour les actions engagées sur la base des interventions de l'aide sociale à l'enfance d'être portées devant les juridictions judiciaires, soulignant leur fonction prépondérante dans le contrôle des dispositifs de protection de l'enfance.