Résumé de la décision
M. A... a contesté un jugement du tribunal administratif de Bordeaux qui rejetait sa demande de décharge de suppléments d'impôt sur le revenu et de contributions sociales pour les années 2013 et 2014. Il a demandé au juge des référés de suspendre la mise en recouvrement de ces impositions, totalisant 44 122 euros. La cour a rejeté sa demande au motif que M. A... n'a pas démontré l'urgence de la situation, considérant que les conséquences du paiement des impositions litigieuses ne l'affectaient pas gravement.
Arguments pertinents
1. Absence de preuve de l'urgence : M. A... a affirmé des difficultés financières, mentionnant un bulletin de salaire et des frais de loyer. Cependant, la cour a constaté qu'il avait déclaré des revenus de capitaux mobiliers, ce qui suggère la détention d'un patrimoine financier. La cour a noté : « Dans ces conditions, M. A... n'établit pas la réalité des conséquences graves qui résulteraient pour lui du paiement des impositions litigieuses. »
2. Rejet de la demande : La cour a précisé que la demande de suspension ne pouvait être acceptée puisque la condition d'urgence n'était pas remplie. Citée dans l'ordonnance, la cour a exprimé qu'« il y a lieu de prendre en compte l'ensemble de [son] patrimoine et des fonds dont [il] dispose » pour évaluer sa capacité à faire face aux impositions.
Interprétations et citations légales
1. Conditions de la suspension : La décision s'appuie sur l'article L. 521-1 du Code de justice administrative, qui encadre la possibilité de suspension d’une décision administrative. Cet article stipule que le juge des référés peut suspendre l'exécution d'une décision lorsqu'« il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision ».
2. Critères d'urgence : Selon l'article L. 522-3 du même code, le juge des référés peut rejeter une demande si elle ne présente pas un caractère d'urgence. La cour a dû apprécier si M. A... avait effectivement la capacité de faire face à ses obligations fiscales et a conclu que, compte tenu des éléments présentés, il n'avait pas établi l'urgence de sa demande.
En somme, cette décision est ancrée dans une interprétation stricte des exigences légales concernant l’urgence et la capacité financière du contribuable, confirmant que la simple affirmation de difficultés ne suffit pas sans preuves tangibles.