Résumé de la décision
M. C... a interjeté appel d'une décision ordonnant son maintien en rétention administrative, contestant la motivation de cette décision, la compétence de son auteur, et soulevant des erreurs d'appréciation ainsi qu'une violation de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme. La cour a examiné les arguments de M. C... et a conclu que sa requête était manifestement dépourvue de fondement, rejetant ainsi l'appel et les demandes d'injonction et d'aide juridique.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de la motivation : M. C... soutient que la décision de maintien en rétention est insuffisamment motivée tant en droit qu'en fait. Cependant, la cour a constaté que la décision litigieuse comportait des considérations de droit et de fait suffisantes pour en justifier le fondement.
2. Compétence de l'auteur de la décision : M. C... conteste la compétence du préfet des Deux-Sèvres, arguant que la décision d'asile relève de l'OFPRA. La cour a précisé que le préfet n'a pas statué sur la demande d'asile mais a simplement décidé de maintenir M. C... en rétention, ce qui est dans ses prérogatives.
3. Erreur manifeste d'appréciation : M. C... allègue une erreur manifeste d'appréciation, mais la cour a jugé que le préfet avait des raisons valables de considérer la demande de réexamen comme une tentative d'échapper à l'éloignement, étant donné le manque de preuves de risque en cas de retour.
4. Violation de l'article 3 de la CEDH : La cour a estimé que le moyen tiré de la méconnaissance de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme était inopérant, car la décision contestée ne portait que sur le maintien en rétention et non sur l'examen de la demande d'asile.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 222-1 du Code de justice administrative : Cet article permet aux présidents des cours administratives d'appel de rejeter par ordonnance les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement. La cour a appliqué cette disposition pour conclure que la requête de M. C... ne présentait pas d'éléments nouveaux ou pertinents.
> "Les présidents des cours administratives d'appel [...] peuvent, en outre, par ordonnance, rejeter [...] les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement." (Code de justice administrative - Article R. 222-1)
2. Article 3 de la CEDH : La cour a noté que la décision de maintien en rétention ne méconnaissait pas cet article, car elle ne portait pas sur les conditions de retour de M. C... dans son pays d'origine, mais sur la légalité de son maintien en rétention pendant l'examen de sa demande d'asile.
> "Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants." (Convention européenne des droits de l'homme - Article 3)
3. Délégation de signature : La cour a confirmé que le préfet avait reçu une délégation de signature pour l'arrêté litigieux, ce qui a été jugé conforme aux exigences légales.
> "Il ressort des pièces du dossier que M. B...A...a reçu délégation pour signer l'arrêté litigieux."
En conclusion, la cour a rejeté la requête de M. C... en considérant que les arguments avancés n'étaient pas fondés et que la décision de maintien en rétention était légale et correctement motivée.