Résumé de la décision
La SARL VD Piscines a fait appel de l'ordonnance d'un tribunal administratif de Bordeaux qui a rejeté sa demande de désignation d'un expert pour constater des faits liés à des travaux réalisés par Bordeaux Métropole avant une demande de permis de construire. La cour a considéré que la demande de l'entreprise n'était pas utile, car elle ne justifiait pas de l'intérêt à contester un permis de construire futur, et a ainsi rejeté la requête.
Arguments pertinents
1. Inutilité de la mesure d'expertise : La cour a déterminé que la mesure d'expertise sollicitée ne présentait pas d'élément d'utilité pour le futur recours contre l'éventuel permis de construire, affirmant que le lien entre les travaux effectués et les constructions projetées n'était pas essentiel pour qu'une contestation puisse avoir lieu. La cour a souligné que ce lien ne conditionne pas la possibilité d'exercer un recours effectif.
2. Accès à l'information par d'autres moyens : Concernant la demande de constatation de l'absence ou de l'existence d'une décision administrative, la cour a relevé que la société VD Piscines était en mesure d'obtenir ces informations par d’autres voies, ce qui témoigne également de l'inutilité de la mesure sollicitée.
3. Absence de justification d'un intérêt : La société VD Piscines n'a pas été en mesure de fournir des éléments suffisants caractérisant son intérêt à contester le permis de construire potentiel, ce qui a été un facteur décisif dans le rejet de sa demande.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 555-1 : Cet article précise que le président de la cour ou le magistrat qu'il désigne a la compétence pour statuer sur les appels contre des décisions rendues par le juge des référés. Ici, cette disposition souligne la légitimité du juge dans la gestion des requêtes relatives aux mesures d'expertise.
2. Code de justice administrative - Article R. 531-1 : Ce texte stipule que "S'il n'est rien demandé de plus que la constatation de faits, le juge des référés peut... désigner un expert pour constater sans délai les faits qui seraient susceptibles de donner lieu à un litige devant la juridiction." Cela pose la question de l'appréciation de l'utilité de la mesure, que la cour a analysée comme étant absente dans cette affaire.
3. Considérations sur l'utilité des mesures d'expertise : La cour a clairement souligné que l'utilité de la mesure d'expertise devait être évaluée "au regard des éléments dont le demandeur dispose ou peut disposer par d'autres moyens" ainsi que sur l'importance de la mesure dans le cadre d'un litige principal. Cette approche ancre son raisonnement dans une vision pragmatique de la procédure de référé.
En somme, la décision illustre la rigueur avec laquelle le juge des référés évalue la nécessité et l'utilité des mesures sollicitées, en s'appuyant sur des dispositions législatives qui encadrent son action et en analysant de manière approfondie les circonstances de fait de chaque affaire.