Résumé de la décision
M. C..., un ressortissant marocain, a demandé l'annulation du jugement du tribunal administratif de Toulouse qui avait rejeté sa demande d'annulation de l'arrêté préfectoral du 13 septembre 2019, refusant de lui délivrer un titre de séjour pour motif salarié et l'obligeant à quitter le territoire français. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que M. C... ne pouvait prétendre à une admission exceptionnelle au séjour pour des considérations humanitaires ou des motifs exceptionnels. Par conséquent, sa requête a été rejetée.
Arguments pertinents
1. Erreur de base légale : Le préfet a initialement fondé son refus sur le code de l'entrée et du séjour des étrangers, ce qui constitue une erreur de droit, puisque le traitement des demandes de titres de séjour pour les ressortissants marocains est régi par l'accord franco-marocain. Cependant, la cour a signalé que le préfet a également examiné la possibilité d'une admission exceptionnelle au séjour, où M. C... n'a pas démontré de motifs valables.
> "Les ressortissants marocains désireux d'exercer une activité professionnelle salariée en France... reçoivent... un titre de séjour valable un an renouvelable..." (Accord franco-marocain, Article 3).
2. Absence d'impact de l'erreur de fait : Bien que M. C... ait soutenu qu'il était titulaire d'un permis de séjour italien au moment de son entrée en France, la cour a considéré que cette éventuelle erreur n'était pas déterminante pour le refus du titre de séjour.
3. Absence de considérations humanitaires : M. C... n'a pas réussi à prouver des considérations humanitaires ou d'autres motifs exceptionnels justifiant son admission. La cour a noté que même si des justificatifs de son expérience professionnelle avaient été fournis, ils demeuraient insuffisants pour établir son droit à l'admission exceptionnelle.
> "Ces éléments ne pouvaient suffire, à eux seuls, à caractériser des considérations humanitaires ou des motifs exceptionnels."
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-marocain (Article 9) : Cet article précise que l'accord ne fait pas obstacle à l'application de la législation des deux États sur le séjour des étrangers, ce qui a permis à la cour d'appuyer sa décision sur la législation pertinente pour les demandes de titre de séjour.
> "Les dispositions du présent accord ne font pas obstacle à l'application de la législation des deux Etats sur le séjour des étrangers sur tous les points non traités par l'accord."
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Article L. 313-10) : La cour a identifié que le préfet avait initialement examiné la demande de M. C... selon ces dispositions, mais a reconnu que cela constituait une erreur de droit, précisant que les directives spécifiques de l'accord franco-marocain prévalent.
3. Causalité de l'erreur et appréciation discrétionnaire : La cour a souligné que le préfet ne pouvait pas rejeter la demande sur la base de l'absence d'un visa de long séjour dans l'analyse de l'admission exceptionnelle, confirmant ainsi que l'exercice du pouvoir discrétionnaire par le préfet doit être justifié par des éléments étayés.
La décision met en lumière l'importance de suivre les directives spécifiques des accords bilatéraux dans le cadre du traitement des demandes de titre de séjour, tout en soulignant les limites des appels basés sur des erreurs d'appréciation quant aux situations humanitaires et exceptionnelles.