Résumé de la décision
Mme B..., masseur-kinésithérapeute, a contesté la décision du Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes qui a refusé de reconnaître son diplôme d'université en "micronutrition", obtenu en 2018 à l'université de Strasbourg. Elle a demandé l'annulation de cette décision pour excès de pouvoir. Le tribunal a rejeté sa requête, considérant que le diplôme en question ne présentait pas un lien suffisant avec la pratique de la masso-kinésithérapie pour justifier sa reconnaissance officielle.
Arguments pertinents
1. Lien insuffisant avec la pratique : Le Conseil a estimé que la formation en "micronutrition", qui cible une approche nutritive pour divers praticiens, n'avait pas de lien suffisant avec les compétences spécifiques requises pour la masso-kinésithérapie. Cela a été souligné par le fait que la formation s'adresse à une variété de professionnels, ce qui dilue son spécificité pour un masseur-kinésithérapeute.
> "En estimant que cette formation [...] ne présentait pas, avec l'exercice de la masso-kinésithérapie, un lien suffisant justifiant sa mention [...] le conseil national de l'ordre a fait une exacte application des dispositions des articles R. 4321-122 et R. 4321-123 du code de la santé publique."
2. Application des textes légaux : Le tribunal a confirmé que, pour qu'un diplôme soit reconnu, il doit démontrer un lien pertinent avec les compétences professionnelles réglementées, ce qui n'est pas le cas ici. Les articles du Code de la santé publique soutiennent cette position sur la reconnaissance des diplômes.
> "Pour faire l'objet d'une reconnaissance [...] le diplôme soumis au Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes doit porter sur des connaissances ayant un lien suffisant avec la pratique de la masso-kinésithérapie."
Interprétations et citations légales
1. Définition de la masso-kinésithérapie : Le cadre législatif précise clairement la nature et les objectifs de la masso-kinésithérapie.
- Code de la santé publique - Article L. 4321-1 : Ce texte définit les actes qu'un masseur-kinésithérapeute est habilité à réaliser et encadre leur pratique.
- Code de la santé publique - Article R. 4321-1 : "La masso-kinésithérapie consiste en des actes réalisés de façon manuelle ou instrumentale, notamment à des fins de rééducation, qui ont pour but de prévenir l'altération des capacités fonctionnelles...". Cela souligne les objectifs très spécifiques de la profession.
2. Conditions de reconnaissance des diplômes : Les articles R. 4321-122 et R. 4321-123 du Code précisent les éléments autorisés à figurer sur les documents professionnels des masseurs-kinésithérapeutes.
- Code de la santé publique - Article R. 4321-122 : "Les indications qu'un masseur-kinésithérapeute est autorisé à mentionner [...] sont : ses diplômes, titres, grades et fonctions lorsqu'ils ont été reconnus par le conseil national de l'ordre."
Cette décision repose donc sur une interprétation stricte des conditions nécessaires à la reconnaissance des diplômes dans le cadre d'une pratique professionnelle réglementée, et souligne l'importance d'un lien direct et pertinent entre la qualification obtenue et l'exercice de la profession.