Résumé de la décision
La décision concerne un déféré préfectoral du préfet des Pyrénées-Atlantiques contre un certificat d'urbanisme délivré par le maire de la commune de Mouguerre, autorisant la construction d'une maison sur une parcelle appartenant à Monsieur B.... Le tribunal administratif de Pau a rejeté ce déféré, estimant qu'il était tardif. Le préfet a contesté le jugement, mais la cour administrative d'appel a confirmé le rejet de cette demande, déclarant le déféré irrecevable en raison de l'absence de preuve de la réception en temps utile du recours gracieux.
Arguments pertinents
1. Sur la régularité du jugement :
Le tribunal a écarté l'argument du préfet selon lequel le certificat d'urbanisme était illégal à cause de la création d'une zone Nh en milieu agricole. Il a jugé que la commune avait respecté les nouvelles dispositions de la loi Grenelle II, permettant l'instauration d'espaces de construction en secteur agricole. Le tribunal a indiqué : "la circonstance qu'un tel raisonnement serait erroné n'est pas de nature à entacher le jugement d'une insuffisance de motivation."
2. Sur la recevabilité du déféré :
Le tribunal a constaté que le préfet n'avait pas prouvé que sa transmission du recours gracieux était parvenue dans le délai requis. Il a noté que la seule production d'un rapport d'émission de télécopie, sans preuve de réception valide avant le terme du délai, était insuffisante. Ainsi, le déféré était jugé tardif et irrecevable. Il a précisé que "ce recours gracieux n'a pu prolonger le délai de recours contentieux."
Interprétations et citations légales
1. Code général des collectivités territoriales - Article L.2131-6 :
Cet article stipule que "le représentant de l'Etat dans le département défère au tribunal administratif les actes mentionnés à l'article L. 2131-2 qu'il estime contraires à la légalité dans les deux mois suivant leur transmission." Cette disposition souligne l'importance du respect du délai imparti pour déférer une décision à la légalité.
2. Code de l'urbanisme - Article L.410-1 :
Cet article précise les conditions de délivrance d'un certificat d'urbanisme, établissant que la délivrance doit être conforme aux règlements d'urbanisme en vigueur dans la commune. La décision du tribunal, validant la délivrance du certificat, s'appuie sur cette norme.
3. Loi Grenelle II - 12 juillet 2010 :
La cour a intégré l'interprétation des nouvelles possibilités offertes par cette loi pour l'élaboration des zones de développement limitées dans les zones agricoles, indiquant que "la révision du plan local d'urbanisme opérée par la commune le 13 janvier 2011 avait pris en compte les nouvelles possibilités."
Ainsi, la décision s’inscrit dans une interprétation des conditions de recevabilité de recours, mettant en avant l’importance de la preuve dans la transmission des actes administratifs. Les raisonnements développés par le tribunal sont fondés sur une analyse détaillée des textes de loi et des circonstances de l'affaire.