Résumé de la décision
Le 23 avril 2019, Me D..., avocat de M. B... E..., a introduit deux requêtes auprès de la cour administrative d'appel de Bordeaux pour rectifier une erreur matérielle dans un arrêt antérieur. Cet arrêt avait ordonné à l'État de verser une somme de 800 euros à M. E... en vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, alors que, selon Me D..., cette somme aurait dû être versée à lui-même, en tant qu'avocat de M. E..., en raison de l'aide juridictionnelle dont bénéficiait son client. La cour a admis la demande de rectification, modifiant ainsi l'arrêt pour que la somme soit versée à Me D... et non à M. E....
Arguments pertinents
1. Erreur matérielle : La cour a reconnu qu'une erreur matérielle avait été commise en mettant à la charge de l'État le versement d'une somme à M. E... au lieu de son avocat. L'article R. 833-1 du code de justice administrative stipule que "lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification".
2. Application des dispositions légales : La cour a précisé que, selon l'article 37 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991, l'avocat d'un bénéficiaire de l'aide juridictionnelle peut demander au juge de condamner la partie perdante à lui verser une somme pour les honoraires et frais. En conséquence, la cour a rectifié l'arrêt pour que la somme soit versée à Me D..., conformément aux dispositions combinées de l'article L. 761-1 du code de justice administrative et de l'article 37 de la loi du 10 juillet 1991.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 833-1 du code de justice administrative : Cet article permet à une partie de demander la rectification d'une décision en cas d'erreur matérielle. La cour a appliqué cet article pour justifier la révision de son précédent arrêt.
2. Article 37 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 : Cet article précise que "les auxiliaires de justice rémunérés selon un tarif peuvent renoncer à percevoir la somme correspondant à la part contributive de l'État et poursuivre contre la partie condamnée aux dépens". La cour a interprété cet article pour conclure que l'avocat de M. E..., en tant que bénéficiaire de l'aide juridictionnelle, devait être le destinataire de la somme allouée.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que "la partie qui perd son procès peut être condamnée à payer à l'autre partie une somme au titre des frais exposés". La cour a utilisé cet article pour justifier la condamnation de l'État à verser la somme à Me D..., en tant qu'avocat de M. E..., et non à M. E... lui-même.
En conclusion, la cour a rectifié son arrêt initial pour respecter les dispositions légales relatives à l'aide juridictionnelle, en veillant à ce que la somme due soit versée à l'avocat de M. E..., conformément aux règles en vigueur.