Résumé de la décision
M. et Mme C... ont saisi la cour d'une requête visant à suspendre la mise en recouvrement de suppléments d'impôt sur le revenu, de contribution sur les hauts revenus, de contributions sociales et de pénalités pour l'année 2013, suite au rejet de leur demande par le tribunal administratif de Bordeaux. Le juge des référés a rejeté leur demande de suspension, considérant que la condition d'urgence n'était pas satisfaite, car les requérants n'avaient pas fourni d'informations sur leur situation financière.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence : Le juge des référés a souligné que M. et Mme C... n'ont pas fourni d'éléments permettant d'évaluer la gravité des conséquences du paiement des impositions et pénalités. En effet, "ils ne mettent pas le juge des référés en mesure d'apprécier les conséquences graves qui résulteraient pour eux du paiement des impositions et pénalités litigieuses".
2. Rejet de la demande : En conséquence, la demande de suspension a été rejetée sans qu'il soit nécessaire d'examiner la légalité des impositions contestées. Le juge a précisé que "la condition d'urgence ne peut être regardée comme satisfaite".
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du Code de justice administrative : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un moyen créant un doute sérieux quant à la légalité de la décision. La décision souligne que "le prononcé de cette suspension est subordonné à la condition d'une part, qu'il soit fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux sur la régularité de la procédure d'imposition ou sur le bien-fondé de l'imposition".
2. Article L. 522-3 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés de rejeter une demande qui ne présente pas un caractère d'urgence ou qui est manifestement irrecevable ou mal fondée. Le juge a appliqué cet article en concluant que "la demande de suspension présentée par M. et Mme C... ne peut, dès lors, qu'être rejetée".
3. Appréciation de l'urgence : Le juge a précisé que pour apprécier l'urgence, il doit tenir compte de "la gravité des conséquences que pourraient entraîner, à brève échéance, l'obligation de payer sans délai l'imposition". Cela implique une évaluation de la capacité financière des requérants, ce qui n'a pas été fait dans ce cas.
En somme, la décision met en lumière l'importance de fournir des éléments concrets sur la situation financière pour justifier une demande de suspension, conformément aux exigences des articles du Code de justice administrative.